Découvrez le sommaire de notre numéro de décembre
Peur sur l’État. Au moment où le deuxième confinement commence à être levé, notre dossier du mois de décembre dissèque les décisions, règles, révisions et atermoiements qui ont caractérisé les actions de l’État au cours des derniers mois. Comme l’explique Elisabeth Lévy dans son introduction, « on a eu l’impression qu’un vent de panique soufflait sur nos gouvernants, du sommet de l’État à la base de l’administration, entraînant une conjonction paradoxale de paralysie et d’hyperactivité. » Erwan Seznec, dans une enquête minutieuse, nous montre comment la double peur de la sanction pénale et de l’opinion publique a poussé l’exécutif et les fonctionnaires à surréagir pour se couvrir. Résultat : la machine technocratique, hypercentralisée, s’est emballée.
Fidèle à sa devise, « surtout si vous n’êtes pas d’accord », Causeur a invité le député LREM, Ludovic Mendès, à défendre la majorité. Se confiant à Gil Mihaely, il maintient que son gouvernement a impliqué les collectivités dans la prise de décision, tout en assumant ses responsabilités et en disant la vérité aux Français. En revanche, pour Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, les mesures prises par le gouvernement dans la gestion de la crise ont enterré les dernières traditions de la démocratie libérale à la française.
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En dépit de la pandémie, la vie politique et économique continue. Jean-Luc Gréau et Philippe Murer réfutent les critiques de ceux qui veulent nous faire croire, qu’en matière d’émissions CO2, la France est le cancre de service : au contraire, elle est exemplaire ! Quant au nouveau règlement européen sur la migration et l’asile en cours de discussion, Jean-Jacques Leandri tire la sonnette d’alarme : cette loi, dont les médias parlent si peu, va encourager l’immigration clandestine, faciliter la vie aux terroristes et étendre les pouvoirs des technocrates. Outre-Altlantique, un nouveau président élu prétend défendre les intérêts des ouvriers américains. Gil Mihaely a fouillé dans le passé de Joe Biden et a trouvé que ses relations avec les banques qui ont contribué à l’appauvrissement des cols bleus font de lui le fossoyeur, plutôt que le sauveur, des classes moyennes. Toujours chez l’oncle Sam, Sylvie Perez nous raconte l’histoire passionnante d’une institution majeure vouée à la défense des droits constitutionnels, l’Union américaine pour les libertés civiles. Financée aujourd’hui par les opposants à Donald Trump, elle se mêle de politique et met en péril sa mission historique.
Franck Ferrand, en conversation avec notre directrice de la rédaction, l’avoue : « je ne suis pas ce garçon poli et consensuel que les médias présentent. » On découvre que l’historien populaire est un souverainiste de choc qui, dans le conte politique qu’il publie aujourd’hui, imagine une nouvelle Jeanne d’Arc version XXIe siècle. En restant au cœur de l’histoire de France, Paul Thibaud a lu le dernier ouvrage de François Azouvi qui démonte la thèse dominante voulant que de Gaulle ait vendu aux Français de l’après-guerre un grand mythe de la résistance. À ce supposé « résistancialisme » s’est substitué, pour des raisons politiques, un « pénitentialisme » autodestructeur. Le philosophe Alain de Benoist, interviewé par Françoise Bonardel, rappelle que la liberté de l’individu dépend de la liberté de son pays.
Pour les amateurs de formules élégantes, Thomas Morales a lu la réédition des chroniques cinématographiques du jeune Michel Audiard. Le critique qui a précédé le dialoguiste avait déjà de la verve.
Si notre cochonnaille nationale est aujourd’hui quelque peu dévoyée par l’industrialisation agricole et suscite le rejet – parfois violent – de consommateurs musulmans, Emmanuel Tresmontant nous rassure : une bande héroïque d’éleveurs et de charcutiers mène la résistance. Les restos sont toujours fermés, mais les charcuteries sont ouvertes et les plus belles se visitent comme des bijouteries.
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