Pour le centième numéro de Causeur les rôles s’inversent. Cette fois-ci ce n’est pas Causeur qui écrit sur le comédien et metteur en scène Michel Fau mais ce dernier qui écrit sur ce magazine qui l’a si souvent interrogé (et célébré pour son indéniable talent). Michel Fau vous parle de ses années Causeur…
La première interview que j’ai donnée à Causeur, menée par Élisabeth Lévy et Gil Mihaely, portait sur l’alexandrin français : une de mes passions. Le niveau du débat était déjà très élevé ! Depuis, l’équipe de Causeur a toujours fidèlement soutenu mon travail. Aujourd’hui, les journalistes parlent de moins en moins de culture, et encore moins d’art ! Ils préfèrent vous demander quelle est votre sexualité et pour qui vous votez… (Je réponds toujours que c’est un secret et que ça ne les regarde pas !).
Le magazine Causeur possède une ouverture d’esprit panoramique, qui permet de parler de la place de l’art dans notre société, longuement et profondément, ce qui est assez rare. Ce journal regarde les choses frontalement et n’a pas pour habitude de contourner les problèmes… cela s’appelle sans doute l’intelligence.
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À Causeur, j’ai pu aborder d’ambitieux sujets, comme par exemple les questions de style, les différents codes de jeu, l’importance du travestissement, les références aux maîtres anciens… évoquer ce dont on ne peut parler ailleurs sous prétexte que ça n’intéresse personne, ou tout simplement par manque de connaissance.
Enfin, dans cette revue, j’ai pu revendiquer ce à quoi j’ai consacré mon existence, ce pour quoi je me bats et qui me semble aujourd’hui parfois méprisé : l’Art théâtral, avec un grand A et un accent circonflexe ! Dans ce monde survolté et de plus en plus censuré, Causeur occupe une place insolente et totalement libre !
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
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