Découvrez le sommaire de notre numéro de juin
Mélenchon, piège à cons ! La rime n’est pas riche mais elle est suffisante pour décrire la très regrettable mélenchonisation des esprits qui, nous dit Elisabeth Lévy, ne s’arrête pas aux frontières de la Nupes. La nomination de Pap Ndiaye à l’Éducation en est la fâcheuse démonstration. Par un tour de passe-passe politicien, le Lider Maximo a réussi à transformer une défaite électorale en une victoire politique et médiatique. Pour Céline Pina, la gauche s’unissait autrefois autour de sa composante la plus modérée. Avec la Nupes, c’est le courant le plus extrême qui est à la manœuvre. Les alliés de LFI réussiront à sauver quelques sièges mais en payant idéologiquement le prix fort. Cette analyse est confirmée par le politologue Stéphane Rozès. Si le chef des Insoumis est excessif, mérite-t-il l’étiquette d’« extrême gauche » ? Réponse du spécialiste des extrémismes, Christophe Bourseiller : Mélenchon ne prône ni la révolution ni la prise du pouvoir par la violence ; la posture de ce chef d’orchestre autoritaire d’un mouvement hétérogène est celle d’un populiste. Ce qui est indéniable, analyse Ali Tahir, c’est que Jean-Luc Mélenchon a su capter un vote identitaire musulman dont il accélère la structuration. Cette alliance entre la gauche marxiste et l’islam ne date pas d’aujourd’hui : remontant au congrès de Bakou, de 1920, Jean-Loup Bonnamy nous montre que les bolcheviks avaient déjà compris ce qu’ils avaient de commun avec des musulmans anti-occidentaux. Les réactions à la Nupes de la part d’hommes de gauche sont variées. Pour Jérôme Leroy, ce front commun représente un compromis qui est bien dans l’ADN de la gauche. Mais l’ex-éléphant socialiste, Julien Dray, interviewé par Elisabeth Lévy, ne pardonne pas à son camp d’avoir abandonné l’école, la laïcité et la République pour se jeter dans les bras de Jean-Luc Mélenchon. Il dénonce l’islamo-gauchisme de LFI qui inscrit le communautarisme dans notre système politique. Mélenchon parangon de la bienveillance ? Marsault nous livre son diagnostic sur l’empathie du tribun à la voix de Stentor.
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Dans son édito, Elisabeth Lévy revient sur l’affaire Damien Abad. Pour les justicières prêtes à dénoncer toute forme de violence patriarcale, accusation vaut condamnation. Robespierre n’aurait pas fait mieux. Dans le monde merveilleux qu’elles nous préparent, il suffira, pour se débarrasser d’un concurent politique, de lui mitonner une #metoo. Se confiant à notre directrice de la rédaction, l’écrivain et universitaire Jean-Michel Delacomptée dénonce le combat des néoféministes contre la gent masculine en général et la figure du père en particulier. Un monde dépourvu de toute forme d’autorité paternelle serait voué à la guerre perpétuelle de tous et toutes contre toutes et tous.
Quelles sont les conséquences du remplacement progressif des habitants d’une bourgade rurale ou d’un quartier tranquille de la capitale par des immigrés refusant nos lois et nos usages ? Yannis Ezziadi a mené une enquête dans la petite ville de Nangis, en Seine-et-Marne. A la faveur du développement des logements sociaux, un changement de population s’est opéré : les femmes voilées et les hommes en djellaba sont désormais légion, tandis que la quiétude et l’hospitalité qu’ont longtemps connues les habitants, quelle que soient leurs origines, ont tout simplement disparu. Une expérience aussi triste est racontée par Raphaëlle Philli, contrainte de quitter son quartier parisien par la saleté, la laideur et l’activité des dealers. Ce ne sont pas que nos villes et nos banlieues qui sont menacées à l’heure actuelle. Dans son nouveau livre, qui vient de paraître en anglais, mon compatriote, l’essayiste britannique Douglas Murray, analyse l’offensive culturelle menée contre l’Occident. Plus assoiffés de vengeance que de justice, des idéologues racialistes sont prêts à tout pour détruire notre identité. Nos valeurs civilisationnelles et nationales sont attaquées de tous les côtés : selon le philosophe Olivier Rey, le modèle hyperlibéral européen défendu par Emmanuel Macron, qui promeut l’hyperindividualisme dans un monde sans frontières, contribue à fracturer davantage la société française au moment où nous peinons à former une communauté nationale.
Côté guerre, le grand reporter, Régis Le Sommier, se confie à Alexis Brunet. Dans le livre qu’il vient de publier, La Vérité du terrain (Bouquins), le récit des nombreux conflits qu’il a couverts révèle les changements d’une profession dominée aujourd’hui par l’émotion, la caricature et le manque d’analyse. Découvrez aussi les entretiens avec Caroline Parmentier, l’ancienne l’attachée de presse de Marine Le Pen, aujourd’hui candidate RN dans le Nord-Pas-de-Calais (interviewée par Martin Pimentel), et avec Franck Layré-Cassou qui défend les couleurs de Reconquête ! dans le 14e arrondissement à Paris (et qui se confie à Cyril Bennasar).
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Côté culture, Jonathan Siksou salue le travail de la Sauvegarde de l’Art français qui se bat depuis un siècle pour protéger notre patrimoine religieux. En défendant la place de la spiritualité dans notre paysage, elle promeut aussi la présence de la beauté. Julien San Frax salue, lui, la sortie en DVD des films d’Andreï Zviaguintsev, un réalisateur, aujourd’hui exilé, qui dénonce l’effondrement de son pays, la Russie. Sophie Bachat salue la parution d’une biographie en français de Brian Jones, un des fondateurs des Rolling Stones, mort en 1969, et Pierre Lamalattie une exposition au musée d’Orsay consacrée au génial architecte, Antoni Gaudí, concepteur de la Sagrada Família, cathédrale barcelonaise toujours en construction. Parmi les centenaires qu’on célèbre cette année, celui d’Antoine Blondin (1922-1991) ne revêt pas le lustre qu’il mérite. Néanmoins, pour Jérôme Leroy, son éditeur historique, La Table ronde, sauve l’honneur avec deux rééditions, dont une d’Un singe en hiver. C’est la saison des mémoires. Yannis Ezziadi a lu avec enthousiasme celles, posthumes, de l’actrice, Suzy Delair. Patrick Mandon nous recommande celles, « anthumes » (comme dirait Alphonse Allais), de l’administrateur et critique de cinéma, Philippe d’Hugues. Enfin, Jean Chauvet salue l’arrivée de l’été en s’enthousiasmant pour la ressortie sur grand écran de « Chantons sous la pluie ».
Pourvu que nous ne finissions pas tous, en France, encore une fois, par chanter, les pieds dans la… fange.
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