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Causeur part en guerre ! Contre quoi ? Les nouvelles menaces qui pèsent sur nos libertés, à commencer par cette « cancel culture » dont Elisabeth Lévy nous explique qu’elle représente – au-delà du chic d’un nom anglais – « la culture du lynchage, pratiquée à grande échelle par des antiracistes obsédés par la race et par des féministes obsédées par les places. » Profitant de l’emballement autour des mouvements #Metoo ou #BlackLivesMatter, des « associations dont l’existence est essentiellement numérique (…) bénéficient d’un écho médiatique qui décuple leurs forces et leur capacité d’intimidation. » Salariés limogés, écrivains boycottés, entreprises et institutions tombées sous influence, leur pouvoir de nuisance est grand. Avec d’autres journaux, Causeur appelle à la résistance !
D’où viennent les plus grandes menaces liberticides, d’en haut ou d’en bas ? De l’État ou de cette nouvelle foultitude de revendications communautaires – celles mêmes que l’on retrouve derrière la « cancel culture » ? Souffrons-nous d’un excès ou d’une restriction de nos libertés ? Pour en débattre, nous avons invité deux penseurs, Alain Finkielkraut et François Sureau, qui, s’ils s’alarment tous deux de l’esprit du temps, n’ont pas les mêmes motifs d’inquiétude. Pour l’un, « surveiller et punir, ce n’est plus une méthode de gouvernement, c’est une méthode utilisée par les médias, les réseaux sociaux et certains magistrats contre les gouvernants. » Pour l’autre, il y a une « perte de foi dans la démocratie représentative, qui se voit mise en veilleuse à chaque fois qu’il existe un péril grave. On n’en respecte plus les principes, et l’on contourne les mécanismes. (…) La garde à vue préventive massive, c’est une subversion profonde de notre État de droit. » Des gilets jaunes à l’immigration en passant par le confinement et la liberté d’expression, nos deux hussards ferraillent dans la plus pure tradition française.
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Si nos libertés fondamentales sont actuellement mises en doute, qu’en est-il de nos certitudes scientifiques ? Avec la crise sanitaire, on n’a jamais autant parlé des sciences, mais, comme le montre Peggy Sastre, la recherche scientifique est souvent la proie des erreurs, des impostures, de l’incompétence et du carriérisme des chercheurs. Cela justifie-t-il le doute, voire le discrédit, que les médias jettent trop souvent sur de nombreux scientifiques très sérieux quand ils interviennent sur les ondes pour éduquer le public ? Pas du tout ! nous répond Erwan Seznec, qui voit justement dans le traitement sérieux du dossier Covid des signes d’espoir pour l’avenir de la vulgarisation scientifique.
Côté actualités, Stéphane Germain nous explique comment la guerre contre l’économie de la drogue dans les cités est aussi victorieuse que Napoléon à Waterloo, la pénalisation française du cannabis n’empêchant nullement l’explosion de ce trafic. Gil Mihaely revient sur l’explosion survenue au port de Beyrouth le 4 août dernier qui n’est pas, selon lui, le fruit du hasard mais plutôt la conséquence tragique de l’absence d’État libanais. Unis par la colère, les Libanais peuvent-ils inventer un autre avenir ?
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Quant au passé, voyageons dans le temps. Une belle exposition photographique sur le monde, aujourd’hui disparu, des vieilles communautés juives du Maroc est présentée par Georges Bensoussan. Un livre d’histoire louangé par Cyril Bennasar lève le voile (ou les voiles) sur la vie des anciens pirates juifs des Caraïbes. Si vous avez envie de littérature post-apocalyptique, Jérôme Leroy nous propose deux romans français qui, écrits avant la pandémie, frappent autant par leur force prophétique que par leur admirable ironie. Le même Jérôme Leroy rend hommage à son camarade, Jean Raspail, qui n’était pas du tout cet écrivain identitaire auquel on l’a trop souvent réduit. En cuisine, le confinement a eu des effets positifs, selon Emmanuel Tresmontant, pour qui il a permis aux Français de redécouvrir l’art d’accommoder les restes. N’oublions pas que ce qui reste quand on a tout oublié, c’est la culture.
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