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Causeur: Dix ans après, qui est encore Charlie? N’ayons plus peur!

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Causeur: Dix ans après, qui est encore Charlie? N’ayons plus peur!
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Découvrez le sommaire de notre numéro de janvier.


En 2015, la France criait « Je suis Charlie ». Dix ans plus tard, de peur d’être taxé d’extrême droite par le camp du Bien ou poignardé par un djihadiste, nul n’ose voir et encore moins dire que la version frériste de l’islam s’impose plus ou moins à bas bruit. Soumise aux Insoumis, la gauche ne combat pas la censure, elle l’encourage. Comme le dit Elisabeth Lévy dans son introduction à notre dossier spécial, « les islamistes ont gagné » sur le plan de la liberté d’expression. Dans un grand entretien avec Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques, Philippe Val affirme qu’« avec l’islam politique, la peur est partout ». Dix ans après avoir perdu certains de ses amis les plus chers dans l’attaque de Charlie Hebdo, l’ancien directeur du journal ne cède ni à l’apitoiement ni à la résignation. Alors que les injonctions à la censure ne viennent plus seulement des djihadistes, mais d’un certain monde intellectuel et d’une gauche inféodée aux Insoumis, l’esprit de soumission doit être plus que jamais combattu. 

Si le courage n’est pas le maître mot en France, nos voisins s’en sortent-ils mieux ? Au royaume du Danemark, où le drame de Charlie Hebdo trouve son origine, il ne fait pas bon bafouer les interdits islamiques sur la représentation de Mahomet. L’éminent avocat danois, Georg Lett, brosse le portrait d’un pays où la terreur a remporté la partie. Côté britannique, après les larmes et fadaises de circonstance, des intellectuels ont vite accusé Charlie Hebdo d’avoir créé « un environnement toxique pour les musulmans », des médias ont censuré les caricatures et des étudiants ont proclamé : « Je ne suis pas Charlie ». Selon Brendan O’Neill, ancien rédacteur en chef du média en ligne libertaire Spiked, dont il reste le principal commentateur politique, l’intelligentsia du Royaume Uni a justifié le terrorisme.

Le numéro 130 est disponible sur le kiosque numérique, et jeudi 2 janvier chez votre marchand de journaux !

Peggy Sastre appartient à cette catégorie des enfants des Lumières qui ont perdu de leur naïveté depuis les massacres de Charlie. Son dernier livre, Ce que je veux sauver, défend un idéal de liberté alliant ouverture et fermeté. Dans une interview avec Elisabeth Lévy, elle désigne ses ennemis : l’individualisme capricieux, l’identitarisme morbide, l’universalisme dévoyé. Sonia Mabrouk n’a pas d’états d’âme quand il s’agit de lutter contre l’islam politique et ses méfaits. Mais comme elle le révèle dans des propos recueillis par Elisabeth Lévy et Céline Pina, la journaliste n’en demeure pas moins attachée à l’islam de son enfance, un islam de femmes nourri de contes plus que de Coran.

Dans son éditorial du mois, notre Directrice de la rédaction affirme qu’elle a peur de la Justice de son pays. Certes, en France la justice est indépendante, mais certains magistrats semblent vouloir le prouver en jugeant les politiques de manière ultra-sévère voire inique. A la différence des délinquants qui sont traités avec indulgence. Au lieu de pacifier la société, les juges se mêlent de la moraliser. Conclusion : « ça ne s’appelle pas l’État de droit, mais le gouvernement des juges. Et ça fait peur »

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Marine Le Pen sera-t-elle déclarée inéligible le 31 mars, comme le demande le parquet de Paris ? Jean-Baptiste Roques a interrogé son avocat, Rodolphe Bosselut, qui est aussi celui de Causeur. Il a de solides arguments pour s’opposer à cette réquisition aux conséquences politiques majeures. Après avoir dirigé trois petits partis, occupé tous les postes de la République ou presque et brigué trois fois la magistrature suprême, François Bayrou voit ses efforts enfin récompensés. Joseph Macé-Scaron explique que si au cours de sa carrière le Béarnais a accepté de ronger son frein et d’avaler tant de couleuvres, c’est qu’il est doté d’une confiance en soi à faire pâlir Jupiter. Le nouveau Premier ministre devra gérer un déficit public dépassant 6% du PIB. Autrement dit, la France est au bord de l’abîme budgétaire. Selon Pierre-Jean Doriel, il est improbable que le pays connaisse le sort de la Grèce, mais il est utile de voir comment celle-ci est sortie du gouffre de la dette : au prix d’une dizaine d’années de douloureux efforts. 

Côté international, Gil Mihaely explique l’effondrement si rapide du régime syrien par la stratégie gagnante menée par Israël depuis le 7-Octobre qui visait à écraser le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban. Les cartes politiques étant désormais rebattues, reste à l’opposition armée syrienne de reconstruire un État. Le 7-Octobre a tourné la page du pacifisme israélien. Ceux qui défendaient par conviction la cause palestinienne défendent aujourd’hui par devoir les frontières d’Israël. Le reportage d’Inès Rubat du Mérac souligne combien la peur, la défiance et l’accoutumance à la guerre dictent le quotidien des kibboutz situés en première ligne, au nord comme au sud. En Afrique subsaharienne, le départ des soldats français déployés au Mali a permis à la Russie de s’implanter au cœur du pouvoir. En soutien à la junte militaire, les mercenaires de Wagner ont instauré un régime de terreur en systématisant massacres, viols et pillages dans certaines régions. Notre envoyé spécial, Loup Viallet, géopolitologue et directeur de contre-poison.fr, a rencontré des survivants de cette épuration ethnique. 

A lire aussin Elisabeth Lévy: J’ai peur de la Justice de mon pays

Quelles que soient les difficultés financières du pays, la culture française ne baisse pas les bras. Les écrivains Patrice Jean et Bruno Lafourcade ont commencé à se lire sans se connaître. Puis ils se sont écrit. Les Mauvais fils compile cet échange épistolaire entre deux écrivains qui ont, chacun à sa manière, déclaré la guerre à leur époque. Leur plume et leur humour prouvent que la correspondance littéraire n’est pas morte ! Leurs propos ont été recueillis par Isabelle Larmat. Yannis Ezziadi rend hommage à Niels Arestrup, mort le 1erdécembre. Durant toute sa carrière, ce dernier a brulé les planches et crevé l’écran. Ce passionné était de la race des Raimu et Marlon Brando qu’on venait voir, admirer et craindre à la fois. Vincent Roy a interrogé Olivier de Kersauson qui est non seulement un grand navigateur mais aussi un écrivain profond. Avant que la mémoire s’efface, paru en novembre, est le récit du voyage intérieur d’un loup de mer qui porte sur le monde un regard grave et désabusé. 

Le Pierrot, ou Gilles, de Watteau, a regagné les cimaises du Louvre après restauration, et Georgia Ray lui a rendu visite. Les couleurs, en retrouvant leur éclat, redonnent corps à ce portrait mystérieux et rassurant. Dans le vacarme du monde, cet homme immobile nous regarde fixement, et, surtout, garde le silence. Si Pierrot revit, Paris semble en ruines, du moins dans l’album que viennent de publier les photographes Yves Marchand et Romain Meffre. Ces derniers immortalisent partout dans le monde les édifices abandonnés et les quartiers fantômes. Dans Les Ruines de Paris, aidés par l’IA, ils fixent l’avenir d’une capitale désertée en proie à la nature sauvage. Julien San Frax y trouve une poésie singulière soulignée par la plume de Nathan Devers. L’auteur, journaliste et musicien Stan Cuesta puise là où bon lui semble : ses souvenirs, ses lectures, la musique, les rencontres… et surtout, son imagination. La musique a gâché ma vie est un recueil de récits pétillants où, nous dit Philippe Lacoche, le rock’n’roll danse avec Dame nostalgie et jongle avec les quilles du temps passé. Jean Chauvet trouve que la rentrée cinéma se fait à bas bruit. Heureusement, un distributeur a eu la bonne idée de ressortir en salles cinq merveilles réalisées par l’inoxydable Gilles Grangier. Du patrimonial comme on aime. 

Cette bonne nouvelle détonne par rapport à la morosité ambiante, et Ivan Rioufol nous rappelle que tous les choix du chef de l’État se sont soldés par des impasses. Emmanuel Macron ne peut survivre jusqu’en 2027 qu’au prix de l’immobilité et compte sur son sixième Premier ministre pour dynamiser l’inertie. C’est pourquoi une démission serait l’issue la plus souhaitable. Enfin, Gilles-William Goldnadel salue la récente enquête d’Eugénie Bastié dans Le Figaro consacrée au Monde, enquête qui révèle au grand jour l’anti-israélisme pathologique du fameux quotidien du soir. Le président d’Avocats Sans Frontières ose voir dans cette publication la fin de la domination de l’extrême gauche médiatique. Que son vœu – qui est celui de Causeur – se réalise !

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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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