Tout arrive, y compris, parfois, ce qui était prévu. Et c’est ainsi que qui-vous-savez fut élu président où-vous-savez . Et à Causeur, comme ailleurs, comme en témoigne le copieux dossier de ce numéro 47, ça ne laisse personne indifférent. Quoique, à la réflexion, on ne peut pas dire que notre ami Guillebon, redoutait ce résultat-là, ni aucun autre, de fait.
Quant aux autres auteurs, vous y retrouverez la polyphonie chère à notre cœur. Jérôme Leroy bat le record absolu de vitesse des déçus du hollandisme et se sent déjà pousser des cornes. Moins pessimiste, mais pas moins aux aguets, Laurent Bouvet enjoint le président et tout son camp à ne pas céder sur l’Europe et ne pas tourner les dos aux classes populaires, une fois fermés les bureaux de votes. Pendant ce temps Gil Mihaely est d’humeur narquoise, et constate que les Français ont sanctionné, un rien hypocrites, un président qui ne l’était pas assez, surtout quand il s’agissait de pouvoir et d’argent. Un sortant dont Elisabeth Lévy n’a pas apprécié, mais alors pas du tout, qu’on lui serve la dernière des mufleries en guise d’hommage à l’occasion de la cérémonie de passation de pouvoirs à l’Elysée : « Après avoir insulté son prédécesseur, François Hollande a inauguré devant un parterre presque exclusivement socialiste l’ère de la Justice et de la Dignité. On aurait dit qu’il venait de prendre possession d’un couvent que les précédents occupants avaient transformé en lupanar ». On laissera le mot de la fin à François-Xavier Ajavon pour qui la principale innovation de cette campagne aura été, pour des millions de Français, la découverte du mot « anaphore ».
L’autre événement de ce scrutin, c’est bien sûr le score jamais vu de Marine Le Pen, dont l’ombre plane assurément sur la victoire de la gauche à la présidentielle, à laquelle ses électeurs ont significativement contribué. Et il n’est pas impossible que ce scénario se répète, en plus spectaculaire, aux législatives. Voilà ce que nous en dit Elisabeth, qui l’a interviewée avec Gil pour ce numéro 47 : « Ce n’est pas seulement parce qu’elle s’apprête avec gourmandise à faire feu sur le quartier général de la Droite que nous avons interrogé Marine Le Pen, mais pour en savoir un plus sur sa France et sur ce qui nous sépare d’elle. Nous n’avons pas besoin de lancer des anathèmes pour marquer une différence qui, dans le fond, tient dans le slogan « On est chez nous ! », scandé par ses partisans. Toute la question, encore une fois c’est de savoir qui est ce « nous ».
Sinon comme d’habitude, ce numéro vous emmènera en terre inconnue, depuis le Guantanamo afghan jusqu’au coulisses de Médiapart, et les pages cultures vous réservent une surprise : un dossier consacré, sous la direction de Jérôme Leroy, à la grosse polémique littéraire et politique du moment, la première édition de Drieu La Rochelle en Pléiade. Fallait-il, fallait-il pas ? Y’a comme du dissensus dans l’air, chouette alors !
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