Un jour, les animaux prendront le pouvoir sur les hommes, avec ou sans leur consentement. Certains ont déjà commencé…
Sale temps pour la faune. Les insectes s’éteignent en masse, les oiseaux désertent nos grandes villes, les chasseurs ont pris le pouvoir. Après l’otarie du Japon et le dauphin de Chine, c’est au tour du Nicolas Hulot de disparaître. C’était pourtant une espèce joviale, vouée aux craintes apocalyptiques et aux rêveries naturalistes. Mais il y a pire ! Parfois, les animaux sont embrigadés dans des guerres qui ne sont pas les leurs, comme lors de l’opération de communication « Enlarge your Paris » (sic), où l’on a pu voir des « bergers urbains » (sic) organiser la transhumance de centaines de moutons en Seine-Saint-Denis pour défendre l’agriculture urbaine. Pour « les-Parisiennes-et-les-Parisiens », il était possible de participer à cette marche des fiertés caprines et d’accompagner la déambulation en bêlant. Le Grand Paris n’a toutefois pas dit ce qu’étaient devenus les animaux. On fait le pari du méchoui.
La ferme les animaux
Devant ce cortège d’injustices, toutes les conditions d’une révolte animale sont réunies. À trop relire 1984 de George Orwell, nous oublions de nous replonger dans La Ferme des animaux, où les bêtes renversent les humains pour mettre en place un régime égalitaire (jusqu’à ce que certains cochons se prétendent « plus égaux que d’autres »…).
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Ce temps du chaos est venu. Partout à travers le monde les serpents captifs reprennent leur liberté ; comme récemment en Pologne, où un python de cinq mètres a engagé une cavale digne de Redoine Faïd, mobilisant l’armée. Au Mans, pas moins de 22 vaches ont décidé de reprendre leur destin en main, en s’échappant de leur pré d’un pas décidé. Cette fraction bovine révolutionnaire se dirigeait la bave aux lèvres vers le chef-lieu de la Sarthe pour en découdre. Le drame et le basculement politique ont été évités de peu.
Dauphin de race
Mais la révolte la plus décidée nous vient des océans. En rade de Brest, un dauphin a semé littéralement la panique en s’approchant au plus près des nageurs avec une attitude particulièrement menaçante. La commune de Landevennec a même interdit la baignade, arguant de la présence d’un « dauphin solitaire ». En rut, l’individu se frottait violemment aux embarcations. Il a pris peu à peu des proportions gigantesques en Bretagne. C’est presque devenu la Bête du Gévaudan et sa détermination politique reste intacte. Après la saison de la révolte des animaux, suivra peut-être celle des hommes.