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Finkielkraut fait les frais de la nouvelle campagne de pub de Caroline de Haas

A moins que l’ironie ne soit trop compliquée à appréhender pour la militante néoféministe


Finkielkraut fait les frais de la nouvelle campagne de pub de Caroline de Haas
L'entrepreneuse Caroline de Haas, photographiée en 2018 Alain © ROBERT/SIPA Numéro de reportage: 00879178_000007

Suite à une galéjade sur le viol lors d’un débat télévisé, la sphère néoféministe et les réseaux sociaux en sont arrivés au point de vouloir interdire l’émission de France Culture du philosophe.


Les dés étaient pipés dès le début. Comme dans une tragédie de Racine, tout était en place pour que cela se termine en catastrophe !

Rappelons les faits. Alain Finkielkraut était un des invités d’une émission de David Pujadas le 13 novembre sur LCI. Ce soir-là, « La grande confrontation » proposait un débat avec entre autres l’entrepreneure féministe Caroline de Haas. Et confrontation il y eu.

Caroline de Haas: une « militante » très premier degré

Le philosophe, lassé de subir le moulin à prières du catéchisme féministe, l’éternel couplet sur Polanski et la « culture du viol », après avoir essayé vainement d’argumenter, a eu le malheur d’employer l’ironie.

« Violez, violez, violez, je dis aux hommes: violez les femmes. D’ailleurs je viole la mienne tous les soirs et elle en a marre. » Il s’agit bien sûr d’une antiphrase, l’utilisation d’un mot, d’une locution dans un sens contraire au sens véritable par ironie ou euphémisme. Qui n’a jamais dit « il fait beau » un jour de pluie?

Mais l’occasion était trop belle, par le processus désormais bien connu de la citation sortie de son contexte, et de vidéos coupées au montage, Alain Finkielkraut devint, une fois de plus, l’homme à abattre.

A lire ensuite: Féministes: et maintenant, sus au patriarcaca!

Twitter fut submergé d’appels au lynchage du philosophe, qualifié de violeur en puissance, notamment de la part du collectif NousToutes, nouvelle officine victimaire de Caroline de Haas, qui s’assura une belle publicité. Je ne reproduirais aucun de ces tweets indignes, car malheureusement, rares furent les twittos qui exhortaient à remettre les propos dans leur contexte.

Le camp progressiste ne fut pas en reste, Le Monde en tête, qui – avec sa titraille racoleuse « Je dis aux hommes violez les femmes: ce qu’a déclaré Alain Finkielkraut sue LCI » – nous conduit à la limite de la fake news. Le journal se fait complice de l’exécution médiatique du philosophe, n’ignorant pas que les internautes se contentent des titres pour propager la haine.

Une pétition change.org fut vite mise en ligne pour interdire l’émission hebdomadaire « Répliques » qu’anime le philosophe le samedi matin sur France Culture. Cerise sur le gâteau, le PS se joint également à De Haas pour condamner ces propos, et je découvre ce matin que même Marlène Schiappa la remercie  « Merci à Caroline de Haas d’avoir rappelé la loi en direct à la télévision hier. »

La coupe est pleine et ma colère est froide

Plus distante, mais néanmoins salvatrice dans cet océan de boue, est la colère de Peggy Sastre, philosophe et auteur rigoureuse, ma consœur à Causeur. Voici sa réaction sur Facebook:

Finkie le gros « apologiste du viol » incite à la prudence et à la vérification, mais dans le monde des champions de l’agit-prop, on sait bien que le pourcentage de gens à se fatiguer de la sorte sera largement supplanté par les partages indignés en masse, masse qui deviendra l’argument clé du récit faisant passer les vérificateurs et les prudents pour les affreux complices de violence, discours qui à son tour servira à intimider de futurs prudents…

Il n’y a pas grand-chose à ajouter à cette parfaite analyse du panurgisme mortifère des réseaux sociaux.

A lire aussi: Une Caroline de Haas « sur deux ou trois » dit n’importe quoi

Cependant il serait temps que des voix s’élèvent. Je ne sais comment. Je ne sais lesquelles. Mais il va bien falloir un jour mettre à mal cette dictature de l’émotion.

Comme je l’avais analysé dans un précédent papier sur Sandra Muller, les féministes ont perverti les discours et ont plongé le féminisme et plus globalement le débat public dans une dictature de la névrose. A force d’incantations victimaires, d’accusations abusives, de créations de concepts délirants comme la « culture du viol » ou encore « la charge mentale » dans le seul but de faire régner un nouvel ordre moral, la parole est confisquée. Dans les fantasmes les plus fous de ces militants, la sexualité serait abolie. Pire, ces entrepreneurs en  « victimologie » se fichent du sort des réelles victimes de violences, en réalité.

Quant au mensch Finkielkraut, son seul tort – mais aussi son immense force – est d’essayer d’opposer un discours qui fait appel à la raison face à ce déferlement de propos insensés, au sens littéral. Cet homme, héritier à la fois des Lumières, de l’Honnête Homme du XVIIeme siècle et des controverses rabbiniques, n’est plus de notre temps, où la déraison semble avoir gagné la partie.

Métèque au sens noble du terme, avec votre nom à prononcer si difficile, Alain Finkielkraut, vous méritez un respect infini. Pour terminer sur une note douce-amère, car les chansons consolent, je convoque Michel Sardou, autre réac’ magnifique: nous sommes en plein voyage en absurdie.

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est enseignante.

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