Causeur publie la tribune libre du candidat RN en Occitanie que Le Midi Libre a refusée.
Dans plusieurs communications médiatiques, Carole Delga a jugé qu’il y avait « le feu à la République ». Elle a raison : la République et la France sont menacées. Mais, les dangers qui pèsent sur elles ne sont pas liées à l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national dans des exécutifs régionaux le 27 juin prochain. Les exemples en Occitanie de Perpignan, Béziers, Beaucaire et Moissac en témoignent. Ces mairies sont bien gérées, respectueuses des lois de la République et des valeurs de la démocratie libérale. Aucun d’entre les maires qui les dirigent n’a d’ailleurs été condamné en son nom personnel pour discrimination à caractère politique, contrairement à Madame Carole Delga. Une condamnation qui vaut d’ailleurs, dans le droit positif en vigueur, une inéligibilité, peine complémentaire automatique depuis la loi du 15 septembre 2017. Par chance, Madame Delga a commis ce délit avant l’entrée en vigueur de cette loi…
Dans l’accomplissement de mes fonctions de magistrat, j’ai pratiqué l’exigeante éthique de l’impartialité, ce qui ne m’empêchait pas d’avoir des convictions fortes.
Raison pour laquelle j’ai été choqué par les écarts de langage de Carole Delga qui a récemment déclaré que les « détracteurs du front républicain » étaient des « meurtriers ».
Les mots ont un sens. En s’engageant de la sorte, Carole Delga désigne à la vindicte, non seulement des élus et des candidats à des fonctions électives, mais aussi les électeurs, de simples citoyens. De tels propos sont inacceptables à quiconque croit en la démocratie, en la République, en la France.
J’adresse cette lettre ouverte à tous ceux qui veulent abattre les murs dressés par des élus sectaires, soucieux d’éviter de perdre le pouvoir et les prérogatives qui y sont attachées.
Toute ma vie professionnelle et personnelle montre mon attachement viscéral au bien commun. Je n’ai jamais cessé de croire que les bonnes volontés peuvent abolir les clivages artificiels qui divisent les Français, qu’ils soient politiciens ou médiatiques. Il est temps d’en finir avec le chantage socialiste des années 1980 qui a terrorisé des millions d’électeurs sincères. Nous pouvons, en Occitanie, rassembler largement nos concitoyens désireux d’un changement, d’une alternance salutaire.
Ma présidence s’opposera frontalement aux pratiques clientélistes. Aucune commune ne se sentira oubliée ou négligée ; aucun département n’aura le monopole du dynamisme, de l’attractivité ou du développement. Dans la chaîne des solidarités que constitue notre organisation territoriale, les maires sont un maillon essentiel, en première ligne sur le terrain. La région Occitanie doit désormais jouer pleinement son rôle d’interface privilégiée pour le dialogue nécessaire entre l’Etat et les collectivités, sans aucun sectarisme ou esprit partisan. Nous voulons rompre avec des logiques claniques ou féodales d’un autre âge, pour rassembler toutes les forces vives de nos territoires au service de nos concitoyens.
Notre région a d’ailleurs de formidables atouts à mettre en avant, pour rayonner dans la France entière et en Europe. Elle a aussi des handicaps qu’elle peut surmonter. Ce sont ces atouts que nous entendons mettre en valeur et ces handicaps que nous voulons éliminer; avec la future majorité régionale, une majorité neuve pour incarner le changement et se projeter dans l’avenir. L’Occitanie est diverse, riche de cultures et d’identités différentes mais complémentaires. Nous serons à l’écoute de toutes les communes, sans regarder la couleur politique des maires qui sont à leur tête : l’intérêt général prime. Nous avons à cœur le bien commun de tous, et non le seul bien de quelques-uns.
Nous sommes confrontés à des problématiques fondamentales, la crise provoquée par la pandémie de coronavirus ayant rendu plus fragiles encore ceux qui l’étaient déjà… mais aussi ceux qui s’en sortaient mieux. L’industrie aéronautique, notre cœur industriel et technologique, en a particulièrement souffert, et, avec elle, par effet de domino, l’ensemble de notre écosystème. La casse financière, économique et sociale est sans précédent.
Je refuse que ce débat essentiel soit préempté par Carole Delga. Je refuse ses injonctions moralisatrices, ses postures sclérosantes et sa volonté de rabaisser la vie politique à des débats dépassés. Les « meurtriers » ne sont pas là où elle le montre. Ce sont ceux qui, par lâchetés successives, ont cédé à l’idéologie dominante de cette gauche moralisatrice et ont entraîné la France et nos régions dans cette décrépitude dont il faut absolument se relever.
Le front républicain est mort et le système Delga aussi. Rendez-vous le 27 juin pour le début d’une nouvelle ère en phase avec le peuple, enfin!
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !