Un disque met à l’honneur trois chefs-d’œuvre de Weber pour clarinette, sublimés par l’interprétation épurée et virtuose d’Arthur Stockel, accompagné du Quatuor Hanson et de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg.
Le compositeur du Freischütz (1820), œuvre fondatrice du lyrisme romantique allemand, entretenait pour la clarinette une passion qui n’a rien d’anecdotique : il suffit pour s’en convaincre de réécouter la sublime ouverture du célébrissime opéra. Dès 1811, Carl Maria von Weber, alors âgé de 25 ans, composait ses deux concertos pour clarinette, ainsi que le fameux quintette pour clarinette, achevé, celui-ci, en 1815. Trois chef-d’œuvres absolus du répertoire, tous trois écrits pour son ami munichois et instrumentiste virtuose Joseph Baermann (1784-1847). Rappelons que la tuberculose emportera Weber en 1826, à l’âge de 39 ans à peine !
Ces trois morceaux majeurs étaient donnés en concert dans la petite salle Cortot, à Paris, le 7 mars dernier, dans une version chambriste, par le Quatuor Hanson, complice de longue date du jeune clarinettiste français Arthur Stockel, formé au Gustav Mahler JungenOrchester et à la Mahler Chamber Orchestra Academy, et qui, à l’âge de 21 ans, a été nommé clarinettiste solo de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg. Ce récital célébrait la sortie concomitante d’un premier album réunissant ces trois pièces majeures du compositeur, enregistrées en 2023 avec un Orchestre Philharmonique du Luxembourg dirigé par le chef britannique Leo McFall et, pour le quintette, le Quatuor Hanson susnommé.
Il faut saluer comme il se doit la parution de ce CD, et pas seulement pour l’excellente qualité de la prise de son : elle privilégie, sur la mise en avant parfois un peu artificielle de la partie solo, son immersion dans l’étoffe polyphonique. Mais surtout, Arthur Stockel, à distance des tentations ornementales véhiculées par ces trois partitions d’extrême virtuosité, prend le parti d’épurer au maximum la merveilleuse ligne mélodique de la clarinette, instrument qui, par excellence, allie les plus bouleversantes sonorités élégiaques et l’expression éclatante d’une précaire allégresse. Le résultat ? Captivant de bout en bout.
Carl Maria von Weber, concertos pour clarinette 1 et 2, quintette pour clarinette. Arthur Stockel, clarinette, Orchestre Philharmonique du Luxembourg, direction Leo Mcfall, Quatuor Hanson
1CD Aparté.
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