En plus d’un cuisant démenti aux médias (qui se pincent le nez), le succès politique de Giorgia Meloni en Italie scelle-t-il définitivement la défaite de la droite classique et la faillite de la gauche en Europe ? Ses followers sont-ils égarés ou nostalgiques, fascistes ou pragmatiques ?… Tentative de description d’un peuple proche et d’un pays lointain.
Et si l’on avait encore tout à apprendre de ce pays qu’on croit aimer ? De Quintus Mucius Scaevola, le tribun de la plèbe, à Benedetto Croce, de Machiavel à Gramsci (sans oublier le cardinal Mazarin, le père de l’absolutisme à la française), les Italiens, s’ils n’ont inventé ni l’État ni la démocratie, ont su penser des formes originales – fasciste, brigadiste (rouge), marxiste, mafieuse, médiatico-berlusconienne – qui ont essaimé en Europe – le modèle pontifical restant une singularité locale !
On croit tout connaître de l’Italie parce qu’on aime les hivers à Venise, l’opéra, les films de Luchino Visconti et les spaghettis al dente, on a bien raison – mais on a tort !
Les Français ont (parfois) de l’esprit, les Italiens ont du talent – du latin talentum, qui désigne ce qui oscille, ce qui penche, par exemple le plateau d’une balance. Et une langue sublime, qui est celle de Dante, qui se souvient de Virgile, et qui permet de voyager à travers les siècles. Jusqu’en Enfer ? Peut-être.
Au-delà des chimères et des rêves brisés – le Mare Nostrum de Mussolini ou le compromesso storico inventé par Enrico Berlinguer et Aldo Moro –, ils font preuve d’imagination quand les Français pérorent sans trêve en invoquant Clovis ou de Gaulle,
