Mediapart a eu un entretien avec l’universitaire Cara Daggett. Dans cet article prestigieux, la chercheuse révèle que « le genre et la sexualité structurent la question climatique. »
Cara Daggett est chercheuse en sciences politiques à l’université Virginia Tech de Blacksburg. Elle a du temps libre, des convictions écologiques, des certitudes féministes. Bref, elle s’ennuie ferme.
Découvrez le concept de « pétro-masculinité »
Depuis des années, elle cherche à élaborer un concept original autour des notions de masculinité toxique, d’hégémonie masculine, de domination hétéronormative ou de patriarcat blanc. Tant de bêtises travaux à ce sujet encombrent déjà les universités américaines qu’elle désespérait de pouvoir briller un jour auprès de ses pairs ! Heureusement, un soir, elle se cogne – comme le professeur Brown dans « Retour vers le futur » – contre la cuvette des toilettes. Bingo, c’est la révélation : pas celle du générateur spatio-temporel de la machine à voyager dans le temps, mais celle d’un nouveau concept complètement idiot nouveau, celui de… pétro-masculinité. Ainsi, Cara Daggett confirmera en l’étoffant la stupide brillante tribune co-signée par Greta Thunberg qui expliquait que la « crise écologique est aussi une crise des droits humains, de la justice et de la volonté politique. Une crise créée et alimentée par des systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux. »
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Mediapart, toujours à la pointe, présente sur son site l’entretien que le journaliste Mickaël Correia a eu avec Cara Daggett. L’article est intitulé, sans l’once d’un soupçon d’ironie, « Le genre et la sexualité structurent la question climatique ». Cara Daggett, à travers le concept de pétro-masculinité, y « démontre en quoi les énergies fossiles constituent un élément central de l’identité masculine dominante, mais aussi comment l’extrême droite gagne du terrain sur la question climatique. » Cette aguichante introduction donne évidemment envie d’en savoir plus. L’esprit ouvert et la main tremblante, on clique pour parvenir à cet article qui, malheureusement, n’est que pour les yeux des abonnés.
Cara Daggett contre les climato-fascistes
Mais nous avons pu réunir l’essentiel des réflexions. Les hommes blancs auraient renforcé la dépendance de la société occidentale aux énergies fossiles car ils auraient construit leur identité autour de cette fameuse pétro-masculinité, laquelle soutiendrait leur pouvoir patriarcatal et blanc. Ce n’est ainsi pas un hasard si les mâles blancs conservateurs sont parmi les plus fervents négateurs du climat. Quant au pouvoir explosif du moteur de l’automobile, il ne serait pas sans rapport avec la « masculinité toxique », l’étalage de la virilité et le « racisme environnemental » (sic). En résumé, les hommes blancs chercheraient à conserver leurs privilèges en empêchant l’avènement d’un monde décarbonné, antiraciste et éco-féministe contraire à leurs intérêts.
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Comment arrimer cette bouillie au bateau ivre des thèses universitaires les plus foldingues du moment ? Facile, il suffit d’employer la méthode dite « du coucou » : on entrebâille la porte d’un amphithéâtre intersectionnel et progressiste, on repère une petite place encore libre au milieu des professeurs et des étudiants, et on squatte : « Il se trouve que nous vivons une période où ce mode de vie est profondément remis en question sur un certain nombre de fronts, des mouvements féministes et décoloniaux transnationaux à la défense de l’eau et de la terre par les peuples indigènes, en passant par les mouvements ouvriers et les mouvements de justice raciale comme Black Lives Matter aux États-Unis. » Pour Cara Daggett, tous ceux qui critiquent la transition écologique et n’apprécient pas l’installation des parcs éoliens sont des climato-fascistes. Mais les femmes blanches ne sont pas à l’abri non plus : « La notion selon laquelle les femmes sont plus progressistes doit vraiment être nuancée en termes de race et de classe. Aux États-Unis, les femmes noires comptent parmi les électeurs les plus progressistes », tandis que « la moitié des femmes blanches ont voté pour Trump lors des deux élections » observe la politologue.
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Une chose est sûre : Cara Daggett a toutes les qualités requises et le vocabulaire idoine pour finir brillamment sa carrière à l’université d’Evergreen.