Le 17 novembre dernier, le tribunal de Niort a condamné un quinquagénaire esseulé à cinq mois de prison avec sursis et 2600 euros de dommages et intérêts. L’objet du délit ? Le viol de plusieurs chèvres. Oui, vous avez bien lu: en plus de l’opprobre publique, le malheureux devra payer comptant ses étreintes répétées avec ces pauvres bêtes. Pour la petite histoire, la presse a unanimement dénoncé ses agressions perpétrées contre des « chèvres non consentantes » (sic), dont plusieurs sont mortes des leurs coïts répétés avec le quinqua zoophile (mais peut-être le bon usage recommandera-t-il de parler plutôt de «zoocriminel»).
Quoiqu’il en soit, la couverture médiatique de l’affaire crée un dangereux précédent. Faute de pouvoir parler, les chèvres ayant rendu l’âme sont présumées « non consentantes » du seul fait de leur décès pendant l’acte.
De là à ce que la petite mort soit pénalisée, il y a un pas que la sagesse ne devrait pas franchir… On pourra donc légitimement regretter cette interprétation abusive de la loi qui nous rappelle les heures les plus rigoristes de notre histoire, de Bossuet à Raymond Marcellin.
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