Sur TF1, tous les soirs, le public non averti peut croire que l’imitateur tiédasse Nicolas Canteloup n’a pas de cible préférée…
C’est, paraît-il, un humoriste haut-de-gamme, qui se plaît à malmener, ironie aidant, les grands et les moins grands de ce monde. Avec un soin tout particulier, quand il s’agit d’un homme ou d’une femme politique de droite… Ce trublion sélectif semble à première vue égratigner tout le monde. C’est à voir… Le bon peuple de France qui chaque soir rigole de ses intermèdes télévisuels, n’y voit rien justement. Mais en grattant un peu, l’artiste se découvre.
Un humour qui trempe dans le fadasse convenu
Fillon – encore maintenant – est un arriviste sans vergogne, prêt à tout pour emplir encore son bas de laine ; Sarkozy un sempiternel escroc de haut vol, scribouillard en mal de vocabulaire ; Le Pen la copie conforme qui ressasse les errements passés de son père ; Nadine Morano a tout d’une poissonnière-camelot, aussi idiote que les gens qu’elle devrait éclairer ; quant à Zemmour, c’est le cauchemar fait homme à qui ne manque que le bras tendu et une croix gammée… La belle affaire !
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À gauche, cependant, l’ironie incisive se transforme en moquerie délicate. Hollande est grimé en gentil benêt, un type un peu demeuré aux allures de Lou Ravi, bête mais honnête et pas calculateur pour quatre sous ; Mélenchon est un peu plus malmené mais les banderilles de l’imposteur ne vont pas jusqu’à se référer aux terres sibériennes du goulag et encore moins aux accointances avec certaines dérives religieuses extrémistes ; quant à Macron, seule sa lippe gourmande un rien prétentieuse et son égo surdimensionné un poil narcissique sont mis aux enchères de la comédie, qui trempe alors dans le fadasse convenu.
Circonstances atténuantes
Ah ! oui ! Dernière avanie en date – depuis quelques mois tout de même – la suprême délicatesse avec lequel est traitée la chaîne CNews en général et l’un de ses journalistes en particulier, à savoir Pascal Praud. Longtemps confiné au seul football, notre confrère est du genre gonflé à l’antenne. Haro sur l’impudent !
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Certes, notre Molière du 21 heures a sans doute quelques excuses. Personne ne peut imaginer un seul instant que les accointances connues de son producteur avec le Château, puissent interférer avec la ligne éditoriale de ses sketchs… Sketchs, de surcroît, écrits en atelier, d’où ce formatage à sens unique, qui n’a évidemment rien de transgressif, bien au contraire. Qu’il est loin le temps où l’artiste ne devait son aura qu’à ses seuls neurones !
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