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Cantat sauce bio


Bertrand Cantat, chanteur naguère colérique, rebelle de micro, proclamant avec vigueur son « refus permanent du compromis », suscite, avec son groupe Noir désir, une nouvelle biographie. Je n’ai pas l’intention de la lire, et ne me prononcerai donc pas sur ses qualités intrinsèques (ou leur absence).

On s’étonnera, en revanche, d’y trouver d’audacieuses comparaisons avec les destins contrariés de personnalités aussi différentes que Phil Spector, Jerry Lee Lewis, Sid Vicious ou encore celle qui fut la compagne de Keith Richards, Anita Pallenberg.

Il était de notoriété publique que Phil Spector, par exemple, l’inventeur du fameux « mur du son», qui massacra l’album des Beatles Let it be, présentait d’inquiétants troubles du comportement. Il n’était pas rare que Phil brandît une arme à feu devant ses invités, ou dans les boîtes de nuit qu’il fréquentait, à Los Angeles.

Lorsque la police, avertie par un coup de téléphone, découvrit Lana Clarkson, affalée dans un fauteuil, le crâne explosé par une balle, au domicile de Spector, ce dernier se déclara étonné que la jeune femme ait voulu absolument « embrasser un revolver ». Au cours de ses deux procès, il arbora différentes perruques, plus ou moins seyantes, souvent extravagantes. Condamné à 19 ans de prison, le port de tout postiche lui est désormais interdit : il ressemble à un vieux hamster halluciné.

Le souriant Sid Vicious, bassiste de l’ensemble instrumental Sex pistols, quant à lui, partageait sa chambre d’hôtel avec Nancy Spungen ; la jeune femme y fut retrouvée morte, apparemment assassinée. Sid l’ombrageux attendait son procès, lorsqu’une overdose l’arracha à notre affection.

Jerry Lee Lewis, alias The Killer, est le père fondateur de la rock attitude. Il s’est fait remarquer à plusieurs reprises, et particulièrement en 1958, à l’âge de 23 ans. Cette année-là, il épousa Myra Gale Brown. Elle avait la grâce de ses 13 ans ! Enfin, s’il est avéré qu’Anita Pallenberg, femme de Keith « I am innocent » Richards, fut mêlée à de nombreux et retentissants scandales, son élégance soufrée, son impertinence amusée l’éloignent définitivement de l’univers de M. Cantat.

Oui, vraiment, à côté de ces prodigieuses personnalités, le pâle Bertrand C., chanteur « engagé » pour trentenaire en déshérence, poète pour adolescents à cheveux gras, fait figure de portier d’hôtel.

Noir Désir, Bertrand Cantat: Un destin rock

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Né à Paris, il n’est pas pressé d’y mourir, mais se livre tout de même à des repérages dans les cimetières (sa préférence va à Charonne). Feint souvent de comprendre, mais n’en tire aucune conclusion. Par ailleurs éditeur-paquageur, traducteur, auteur, amateur, élémenteur.

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