Venant concurrencer la grippe A, avec des arguments imparables en termes de perceptibilité spontanée, la canicule (Take Two), s’est donc abattue sur la France. Manque de bol, on a souvent jeté à la poubelle les affichettes prophylactiques dès la fin juillet, après trois semaines de températures moyennes dignes d’Helsinki en novembre, voire de Saint-Valéry-sur-Somme en juin. D’où un effort redoublé des autorités pour expliquer aux populations qu’il faut impérativement s’hydrater, sous peine de voir les statistiques des décès exploser telles celles du chômage. Il faut boire, donc, mais attention, pas n’importe quoi. Si certains liquides sont salvateurs, figurez-vous que d’autres multiplient les risques de trépas. Heureusement, dans sa grande sagesse, le gouvernement a mis au point une méthode infaillible pour trier le bon grain de l’ivresse. Si la boisson que vous commandez au comptoir a bénéficié d’une TVA réduite (Coca light, Perrier-rondelle, thé à la menthe, etc.), vous pouvez y aller sans modération autre que la taille de votre vessie (cette même taille qui, selon Alfred Hitchcock, devrait déterminer scientifiquement la durée maximum d’un long-métrage). En revanche, si votre conso putative est toujours taxée à 19,6 % (Picon-bière, champagne rosé, mojito, etc.), alors là, méfiance : en pensant vous désaltérer, vous ne faites qu’aggraver la létalité potentielle de la canicule, sans parler des tracas collatéraux (retrait de permis, scènes de ménage, amendes pour miction sur la voie publique…)
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