Candide ou l’Optimisme, de Voltaire au Théâtre de Poche-Montparnasse, un spectacle d’une heure quarante tourbillonnant.
Il y a une raison toute simple et – apparemment – paradoxale qui fait que nombreux sont ceux qui renoncent à aller au théâtre : la pléthore des propositions – et l’embarras du choix subséquent (nous parlons de Paris – mais non seulement). D’où que l’on se permette d’intervenir, parfois, pour signaler un spectacle, une mise en scène, qui valent le déplacement. Le dépaysement. Le voyage.
Prenez Candide ou l’Optimisme, de Voltaire, mis en scène et adapté par Didier Long au Théâtre de Poche, en ce moment. Fidèle à sa tradition – puisqu’elle l’est devenue – le Théâtre des Tesson fait revivre des écrivains, hommes et femmes (Montaigne et Rabelais, Yourcenar et Sagan, Anouilh et Dumas, etc.) – et des textes. Il les donne à entendre, et à vivre. C’est une « alternative » joyeuse à une autre activité très joyeuse : la lecture. La position est la même – nous sommes assis. Mais l’effet est différent – comme la fin : nous avons bien remarqué qu’il y a peu d’applaudissements lorsqu’on quitte sa table de travail après avoir lu et écrit pendant six heures.
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Nous n’avions pas lu Candide depuis bien longtemps. Nous sommes donc allé voir le Candide de Didier Long – pour en ranimer le souvenir, entendre ce que le texte était devenu. Et c’est un ravissement. Nous avions oublié comme Candide est drôle, impertinent, substantiel, iconoclaste. Ah ! cette démonstration-raisonnement imparable de Pangloss : « Toute chose a sa raison d’être qui est nécessairement la meilleure qui soit. Remarquez bien que les nez ont été fait d’une forme à porter des lunettes : aussi avons-nous des lunettes. »


Les rires fusaient, d’ailleurs, pendant la représentation qu’honorent l’énergie et l’allant de chacun de trois comédiens – Charles Templon, Sylvain Katan, Cassandre Vittu de Kerraoul (qui incarnent Candide, Pangloss et Cunégonde – mais qui savent apparaître grimés ou déguisés pour les autres silhouettes du conte philosophique).
Une heure quarante trépidante, virevoltante, qui donne (certes) envie de cultiver son jardin – sans renoncer nécessairement, pardon Voltaire, aux curiosités philosophiques, voire métaphysiques. Ni au théâtre, donc. Et c’est ainsi que Voltaire est grand.
Candide ou l’Optimisme, de Voltaire. Mise en scène et adaptation de Didier Long. Avec Charles Templon, Sylvain Katan, Cassandre Vittu de Kerraoul. Théâtre de Poche-Montparnasse, Paris VI. Du mardi au samedi à 21H, dimanche 17H.
Et toujours : Bréviaire capricieux de littérature contemporaine pour lecteurs déconcertés, désorientés, désemparés, de François Kasbi, Éditions de Paris-Max Chaleil – à propos de 600 écrivains, femmes et hommes, de France et d’ailleurs.
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