Son nouveau documentaire, sorti sur le site du média américain, The Wire, révèle des détournements de fonds dont seraient coupables certains des dirigeants du mouvement qui prétend protéger les Noirs contre une police américaine raciste.
Présente au défilé organisé par Kanye West, le 3 octobre dernier, en marge de la Fashion Week de Paris, la commentatrice politique, Candace Owens, afro-américaine comme le rappeur, avait arboré un t-shirt portant les mots « White Lives Matter » (les vies blanches comptent), manifestant son refus de distinguer entre les vies. Le Daily Wire, média en ligne américian, vient de publier un documentaire réalisé par Owens qui vient percuter le récit médiatique complaisant de Black Lives Matter, intitulé The Greatest Lie Ever Sold: George Floyd and the Rise of BLM (Le plus grand mensonge jamais vendu: George Floyd et la montée de Black Lives Matter).
Malversations
Dans ce film, elle dénonce l’utilisation malhonnête des fonds du mouvement dit « de justice raciale » et cible la Black Lives Matter Global Network Foundation, une organisation parmi d’autres au sein du mouvement. L’argent serait notamment dépensé pour l’achat de manoirs, au bénéfice de mouvements transgenres ou encore pour le recours à des spectacles sexuels. Et de l’argent de Black Lives Matter au sadomasochisme BDSM, il n’y a qu’un pas selon ses documents.
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Candace Owens est apparue sous les feux de la rampe en 2017 en soutenant publiquement la politique de Donald Trump. Celle qui était jusqu’alors de tendance démocrate a présenté son ambition d’amener les Noirs américains à quitter le Parti démocrate, ce qu’elle appelle le Blexit (Black exit), et à retourner vers le Parti républicain. Un mouvement comparable avait été lancé peu avant avec le hashtag #walkaway par un démocrate ouvertement homosexuel, Brandon Straka, qui appelait les déçus du Parti de l’Âne à rejoindre celui de l’Éléphant.
Dans la foulée de Herman Cain, républicain et noir, décédé en 2020, grand favori du Tea Party en vue des primaires de 2012, Owens appelle les Afro-Américains à quitter la « plantation démocrate », allusion à la dépendance économique et électorale des Noirs entretenue par les politiques démocrates, selon elle. Le mot convoque également le passé puisque ce sont les Républicains qui abolirent l’esclavage. D’ailleurs, les 23 premiers membres noirs du Congrès étaient républicains, tandis que le Sud démocrate a soutenu la ségrégation raciale, notamment via les lois Jim Crow restreignant la mixité et la liberté de circuler des Noirs. En juin 2020, la jeune femme a déclaré, « Black Lives Matter: ça n’a rien à voir avec les vies noires. Quand 18 Noirs sont assassinés en 24 heures à Chicago, il s’agit d’une anarchie noire. Et je ne plierai jamais le genou devant ça ! »
Cultiver l’amertume pour acheter des manoirs, financer des organisations LGBT
En avril 2021, le New York Post avait révélé que Patrisse Khan-Cullors, cofondatrice du mouvement, avait acheté de façon frénétique quatre propriétés luxueuses pour 3,2 millions de dollars rien qu’aux États-Unis, selon les registres immobiliers. L’activiste antiraciste et marxiste avait également prévu d’en acquérir une aux Bahamas dans un centre de villégiature ultra-exclusif, près de chez Justin Timberlake et Tiger Woods. Ces achats ont commencé en 2016 alors que se développait BLM. En mars 2021, Cullors avait acheté, près de Malibu en Californie, une propriété de 224 mètres carrés et aux plafonds hauts pour 1,4 million de dollars. Face au scandale, l’égérie du mouvement a démissionné le mois suivant les révélations du quotidien. Néanmoins, les scandales s’accumulent concernant la BLMGNF.
En mai dernier, Owens s’est rendue à l’un des six manoirs de Cullors, dans le quartier de stars de Laurel Canyon à Los Angeles – célébrités complices par leur silence – et a échangé quelques mots via l’interphone avec un garde accompagné d’un chien ; la propriétaire a déclaré en larmes sur Instagram s’être sentie menacée par la jeune femme enceinte de près de huit mois et avoir eu peur pour sa famille, ignorant que la scène avait été filmée. La cofondatrice de BLM a présenté cette visite comme exprimant la volonté d’Owens de la détruire, elle, ainsi que son mouvement.
Lors de la sortie de son documentaire, Candace Owens a proposé aux spectateurs de le regarder en vêtements de deuil « pour marquer la fin d’un mouvement frauduleux qui a délibérément divisé les Américains ». Selon elle, « L’Amérique noire est aujourd’hui plus paupérisée et confrontée à une criminalité accrue à cause d’une narration médiatique qui a cherché à détruire ce pays. Le temps est venu de les exposer ». Sur Fox News, elle a porté un t-shirt affichant le poing levé de BLM… refermé sur une liasse de billets. D’après Candace Owens, BLM veut que le scandale soit oublié en mettant tout sur pause afin de proposer un autre récit. Elle déclare avoir réalisé le film parce que les médias ne cherchaient pas à savoir comment étaient utilisés les 80 millions de dollars reçus par les organisations du mouvement dans l’année qui a suivi la mort de George Floyd. D’ailleurs, BLM aurait désignée la commentatrice politique « ennemi public numéro 1 pour ne pas avoir présenté Floyd comme un héros, mais comme un drogué qui avait assez de fentanyl dans le sang pour tuer un cheval au moment de son décès ».
Le documentaire raconte comment des fonds auraient été transmis à des organisations telles que Trans Justice Funding Project, Transgender Advocates ou Trans United Fund, mais également dépensés pour recourir à des services d’escort-girls, de peep-show et autres strip-teases et activités BDSM. Des parents de citoyens noirs tués par des policiers et présentés comme victimes du racisme institutionnel affirment n’avoir jamais touché un sou de l’argent récolté pour eux.
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BLM a réagi sur Twitter en affirmant : « Candace Owens sortira un prétendu documentaire afin d’essayer de diviser encore plus les Noirs et renforcer la suprématie blanche ». Pourtant, la sortie du documentaire intervient peu après d’autres révélations. Début septembre, des militants ont porté plainte contre un responsable de la BLMGNF, Shalomyah Bowers, accusé d’avoir volé 10 millions de dollars issus des dons. En avril 2021, Hawk Newsome, le directeur de Black Lives Matter Greater New York City, avait demandé « une enquête indépendante » sur les dépenses du réseau mondial.
BLM et l’a priori des homicides racistes policiers
Le récit de BLM et de ses relais politiques et médiatiques présente la police comme profondément raciste. Ils continuent d’exploiter les cas de Derek Chauvin, marié à une femme d’origine Hmong et condamné pour la mort de George Floyd, et de ses trois collègues présents dont deux d’origine asiatique. BLM a été créé en 2013 après l’acquittement de George Zimmerman, un surveillant de quartier qui avait tué un jeune Noir, Trayvon Martin. Peu importe que Zimmermann fût en partie d’ascendance afro-péruvienne, l’homicide est présenté comme raciste. La mort très médiatisée de Floyd, en mai 2020, a achevé de masquer l’étude publiée en juin par l’Université Rutgers-Newark, peu suspecte de suprématisme blanc, démontrant l’absence de racisme systémique dans la police. Selon cette étude, les policiers blancs sont bien moins impliqués dans des tirs sur des Noirs que leurs collègues issus des minorités ethniques. L’examen comprend 84 % des policiers blancs (une surreprésentation, ils 75 % à travers le pays), mais montre que les Noirs représentent 38 % des victimes de tirs de policiers non blancs, et 28 % de tirs de leurs collègues blancs.
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