Dans un article lapidaire, Le Monde rapporte les confidences de la candidate espagnole à l’Eurovision, dont la finale se déroulera samedi soir devant des millions de téléspectateurs émerveillés par le kitsch de l’événement.
D’après Pastora Soler, ses parrains télévisuels auraient tout intérêt à la voir échouer à Bakou – capitale de l’Azerbaïdjan, ce qui traduit les hautes vues eurasiennes des concepteurs du concours- pour ne pas se coltiner l’organisation coûteuse du télé-crochet l’an prochain. Car une tradition intangible veut que le pays gagnant rafle la gestion de la soirée l’année suivant son couronnement. Pour l’Espagne, qui a d’autres chats financiers à fouetter, le cadeau paraît bien empoisonné, d’où la recommandation faite à sa candidate de mettre toutes les chances d’échec de son côté.
En France, nous n’avons pas attendu la crise de l’euro et les secousses du système financier pour éviter le surcoût d’un éventuel succès. Grâces soient rendues aux sélectionneurs des candidats hexagonaux, qui s’efforcent de ne pas trouver de successeur à la légendaire Marie Myriam. L’an dernier, Amaury Vassili a brillamment raté le coche avec sa comptine corse Sognu, l’érigeant en digne successeur des Sébastien Tellier (qui réussit l’exploit d’arriver en fin de classement avec l’entraînant Divine), Patricia Kaas et autres Jessy Matador, dont le refrain inspiré « Allez allez allez, allez ola olé/Allez allez allez ola olé/ Allez allez allez, allez ola olé/ Allez allez allez, c’est le son de l’année » ne suscita bizarrement pas l’engouement du public lors de l’antépénultième édition.
Allez, sans mauvais esprit, pour que 2013 ne soit pas pire que 2012 sous les cieux tricolores, souhaitons à la charmante Anggun et à sa world music le même accueil samedi.
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