Dans le silence complice des médias d’Outre-Atlantique, plus de 130 « savants » et responsables religieux musulmans nord-américains [1] – notamment le Conseil des Imams Canadiens – ont très officiellement soutenu le droit pour la communauté musulmane de persévérer dans son attitude traditionnelle vis-à-vis des LGBTQI+ sans être accusée d’intolérance ni d’incitation à la haine – tout en sachant que ladite attitude traditionnelle tombe sous le coup de la loi.
Mais que voulez-vous ? Comme l’expliquent ces éminents religieux : « la position normative de l’islam sur les LGBTQ découle du Coran et ne peut pas être changée. » Et ils ajoutent : « Nous refusons la fausse alternative entre succomber aux pressions sociales pour renier nos croyances et être confrontés à des accusations infondées de fanatisme. Ce genre d’ultimatums contraignants ne peut que saper la possibilité de coexistence harmonieuse. » « Nous insistons sur notre droit, donné par Dieu et reconnu par la constitution, d’être fidèles à nos croyances, de vivre en conformité avec elles et de les promouvoir, sans devoir craindre des représailles juridiques ou des discriminations systémiques. » Voilà qui est bien joué de leur part, et riche d’enseignements.
Pas de scandale, c’est les musulmans !
Premier enseignement, dans le Canada de Trudeau seuls les musulmans peuvent se permettre un tel discours. Si des chrétiens s’y risquaient, on imagine le scandale médiatique ! Ce n’est d’ailleurs pas très différent de notre côté de l’Atlantique, où celleux/ceuxes qui dénoncent avec virulence le patriarcat cisgenre hétéronormé ont des pudeurs de gazelles face au patriarcat islamique mais traqueront avec délectation le moindre « dérapage » de quiconque porte une croix ou une médaille de Lourdes.
Deuxième enseignement, l’islam (ou du moins une grande partie des courants qui le composent) n’envisage la « coexistence harmonieuse » qu’à condition qu’il soit au-dessus des lois communes, autorisé à s’en affranchir comme bon lui semble. Imposer aux musulmans les mêmes règles qu’aux autres citoyens est qualifié de « représailles juridiques » et de « discriminations systémiques » (« legal reprisal » et « systematic marginalization »). Il faudrait ne rien connaître des dogmes, des enseignements et de l’histoire de l’islam orthodoxe pour être surpris.
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Troisième enseignement, l’intersectionnalité est une escroquerie. Toute personne de bonne foi le sait depuis longtemps, mais il est toujours savoureux de voir les minorités gâtées du culte diversitaire se disputer la première place.
C’est, surtout, très bien joué. Face à la religion progressiste qui tente partout d’imposer la vénération des femmes à pénis et des hommes enceints, les islamistes ont beau jeu de se poser en défenseurs du bon sens, et même en rempart face aux fous qui ont pris le contrôle de l’asile. C’est un peu ce qui est arrivé en France avec le « scandale » (très éphémère) des joueurs de foot refusant de porter le drapeau arc-en-ciel.
Car enfin ! On a beau savoir pertinemment que dans le cas d’espèce ce refus est assez largement motivé par l’homophobie, on ne peut s’empêcher de se dire que le militantisme obligatoire s’apparente de plus en plus à un embrigadement inacceptable, doublé d’endoctrinement manifeste dans les établissements scolaires, et qu’aucun contrat de travail ni aucun ministre des sports, de l’éduc’nat ou d’autre chose, ne doit pouvoir imposer à quiconque de faire semblant de croire que la Terre est plate ou que les femmes peuvent avoir des pénis, sauf à verser dangereusement dans le totalitarisme.
Non à la castration intellectuelle
Mais à l’heure du buzz et des procès en sorcellerie (pardon : en extrême-droiterie), voire en hérésie si votre vision des saintes valeurs de la divine République n’est pas tout à fait celle du gouvernement, difficile d’introduire de la nuance et de rappeler que l’indispensable défense des LGB n’a pas à être instrumentalisée pour cautionner les délires TQI et tout l’alphabet +. Le droit de s’aimer comme on veut entre adultes lucides et consentants, le droit pour un homme d’adopter une apparence et des maniérismes traditionnellement féminins, et pour une femme une apparence et des maniérismes traditionnellement masculins (droits qui devraient être évidents mais sont hélas menacés, notamment par le transactivisme qui qualifie de « transphobie » toutes les préférences sexuelles qui lui déplaisent), n’impliquent aucunement un quelconque droit d’imposer au monde entier de prendre un jeu de rôle pour la réalité.
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Je n’ai rien contre les jeux de rôle grandeur nature ni contre le cosplay, je trouve d’ailleurs ça tout à fait sympathique, mais même si un chirurgien me taille les oreilles en pointe je ne deviendrai pas véritablement un Elfe, et en dehors du cadre bien précis d’un jeu dont tous les participants ont librement accepté les règles (et les habitués de grandeur nature prennent justement soin d’éviter les dérives), je ne peux pas m’attendre à ce qu’on me traite comme si j’étais réellement Legolas, Elrond…. ou Galadriel !
Justin Trudeau, les imams canadiens et Pap Ndiaye vous souhaitent la bienvenue dans le meilleur des mondes progressistes. Préférez-vous que votre fils écoute un prédicateur islamiste ou un activiste qui va l’encourager à subir une castration chimique voire chirurgicale ? Pour votre fille, ce sera plutôt la mastectomie ou la burqa ?
Ni l’un ni l’autre, merci ! Nul besoin d’en référer à la loi totalitaire d’un dieu-tyran pour échapper aux délires du transactivisme, nul besoin d’accepter la rééducation progressiste pour refuser la chape de plomb d’une théocratie. C’est simple : la majorité des citoyens a le droit d’être entendue sans devoir d’abord se ranger sous la bannière de telle ou telle minorité vagissante, sinon c’est que nous ne sommes plus en démocratie. Et quel que soit le régime politique, les « lois divines » auto-proclamées d’une religion n’ont pas à être au-dessus des lois de la cité, et les lois humaines ne sont pas et ne seront jamais au-dessus du réel.
[1] https://capforcanada.com/media-silent-as-muslim-canadian-council-rejects-lgbt-ideology/
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