Accueil Culture Le film de Camélia Jordana n’a que le sort qu’il mérite!

Le film de Camélia Jordana n’a que le sort qu’il mérite!

Pour justifier le flop, on nous explique que la note « AlloCiné » a été falsifiée


Le film de Camélia Jordana n’a que le sort qu’il mérite!
Camélia Jordana photographiée à La Rochelle, 13 septembre 2023 © Laurent Vu/SIPA

L’actrice et chanteuse woke pleurniche! Et notre redoutable chroniqueur, lui, pleure de rire…


Je pleure de rire ! Ô joie extrême qui illumine ma journée ! Ô sourire arraché au milieu des tourments de la vie ! Ô grisante révélation d’une justice immanente !

Je vous devine perplexes et vous sens impatients de connaître la cause de cette joie débordante et de cet excès poético-lyrique.

Avant d’assouvir cette légitime curiosité, une devinette pour vous mettre sur la voie : quel est le film qui a obtenu des subventions publiques de la Région Grand Est (250 000 euros), du “fonds diversité” (sic) du CNC (50 000 euros) et de France Télévisions (500 000 euros) et qui a bénéficié d’une publicité hors normes dans la presse mainstream et l’audiovisuel public laissant espérer un succès, voire le succès de l’année dans les salles de cinéma ? Mais oui, mais c’est bien sûr, vous l’avez reconnu, ce film c’est… Avant que les flammes ne s’éteignent. Réalisé par Mehdi Fikri et ayant pour actrice principale Camélia Jordana, cette adaptation cinématographique de l’affaire Adama Traoré devait éclairer des millions de spectateurs sur les violences policières, la Justice injuste et le racisme systémique en France. Ce film restera sûrement dans les annales cinématographiques, mais comme… le plus gros bide de l’année 2023 : 18 000 entrées la première semaine, 2000 entrées la deuxième, à peine autant la troisième, la quatrième semaine pourrait bien être la dernière, les salles retirant les unes après les autres de leur programmation ce machin propagandiste qui n’intéresse personne. Je me tiens les côtes.

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Communiqué pleurnichard

Comme si cela ne suffisait pas à mon bonheur, la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films) a eu l’excellente idée d’écrire un communiqué pleurnichard1 pour tenter d’expliquer l’échec de cette daube. Si seulement trois pelés et un tondu sont allés voir ce film, ce n’est pas à cause du sujet et de ses fatigantes, répétitives et stupides accusations contre la police et la justice françaises « structurellement racistes » mais, explique ledit communiqué, parce qu’il a été « l’objet d’une violente campagne de dénigrement relayée par la chaîne CNews et les réseaux sociaux ». D’un seul coup, tout devient clair : « L’extrême droite attaque la culture ». La culture ? Y’en a qui ne se mouchent pas du coude ! D’autres films auraient auparavant été la cible de « commentaires haineux imputables à des groupes d’extrême droite », entre autres Rodéo, de Lola Quivoron (un gros flop : 35 900 entrées) et Les engagés, d’Émilie Frèche (un naufrage : 33 400 entrées). Incapables de reconnaître que les films en question, en plus d’être de la pure propagande voyoucratique ou immigrationniste, étaient formellement très mauvais, les réalisateurs préfèrent laisser croire qu’ils ont été les victimes d’une « offensive résolue, massive et coordonnée de cette mouvance sur le terrain culturel, dont le cinéma, art populaire par excellence, est une cible privilégiée ».

« Libération » schizophrène

Conséquence de cette tribune geignarde ? Libération ne sait plus où donner de la tête. Le 15 novembre, le quotidien dézingue la réalisation de Mehdi Fikri, à sa manière, très drôle elle aussi : le film échouerait « à dépasser le stade des bonnes intentions » malgré « l’exemple que peuvent offrir des femmes comme Assa Traoré, figure exemplaire d’une puissance qui ne cesse de se déployer et fait de la convergence des luttes davantage qu’un vain mot ». On croit rêver. Une semaine après la sortie du film et le verdict impitoyable du public, Libé se contredit, verse de chaudes larmes et dénonce une « offensive de sabotage » de l’extrême droite ; extrême droite dont fait sûrement partie Le Monde puisqu’il a lui aussi collé une très mauvaise note au film sur le site d’AlloCiné (2 sur 5). Quoi qu’il en soit, France Info rapporte les propos des spécialistes du secteur qui affirment que les notes sur AlloCiné ne changent pas la carrière d’un film et qui jugent que « vu son démarrage en salles, “Avant que les flammes ne s’éteignent” était déjà mort le premier jour ». Voilà ce qui s’appelle un enterrement de première classe.

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Justice pour le cinéma !

À peine remis d’un élancement intercostal dû à un excès de fous rires, je tombe sur les gémissements de Camélia Jordana via son compte Instagram : « Si ce film, Avant que les flammes ne s’éteignent, de Mehdi Fikri ainsi que son regard dérangent, c’est bien qu’il dit quelque chose sur notre société. Il est tristement inspiré de multiples faits relayés depuis de nombreuses années jusqu’à cet été encore par de nombreux médias. Je peux comprendre que cette réalité paraisse glaçante et qu’elle dérange aussi. Mais je pense qu’il s’agit d’un sujet dont tous les citoyen.ne.s devraient s’emparer. Ce, comme la police. » C’est pensé avec les pieds, écrit de même, mais on devine ce que sous-entend Camélia Jordana – et c’est justement ce que les Français ne supportent plus. Ils ne vont pas au cinéma pour subir la propagande immigrationniste, se faire traiter de racistes, voir leur police dénigrée, la racaille mise sur un piédestal et leur pays systématiquement rabaissé et accusé de toutes les tares par de pseudo-artistes wokes – tout ça, qui plus est, avec leur argent. Alors, comme moi, ils se marrent quand ils constatent que, malgré le battage médiatique, malgré Radio France, malgré Télérama et L’Obs, ces films laborieux et doctrinaires ont le sort qu’ils méritent en s’écrasant comme les bouses qu’ils sont. Ô sourire arraché au milieu des tourments de la vie ! Ô grisante révélation d’une justice immanente !

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  1. https://www.la-srf.fr/article/communiqu%C3%A9-lextr%C3%AAme-droite-attaque-la-culture ↩︎


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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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