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Cambadélis: « Le multiculturalisme n’est pas en contradiction avec les principes républicains »

Entretien avec le Premier secrétaire du PS sous le quinquennat Hollande


Cambadélis: « Le multiculturalisme n’est pas en contradiction avec les principes républicains »
Jean-Christophe Cambadélis ©Hannah Assouline

Premier secrétaire du PS sous le quinquennat Hollande, Jean-Christophe Cambadélis décrypte la crise de la social-démocratie française et européenne. Prisonnières d’un logiciel idéologique dépassé, les gauches de gouvernement doivent contester l’Europe allemande et inventer un modèle de croissance verte pour renaître.


Causeur. Au plus fort du mouvement des gilets jaunes, vous avez déclaré au Point : « Pour la première fois depuis 1956, la gauche est spectatrice d’un mouvement social populaire. » Que vouliez-vous dire par là ?

Jean-Christophe Cambadélis. Pour la première fois depuis le mouvement poujadiste, la gauche observe et commente un mouvement social sans y participer. Aucun des acteurs – et encore moins des figures de proue – des gilets jaunes ne provient de la gauche. C’est un phénomène tout à fait particulier.

Pardon, mais qu’entendez-vous par « la gauche » ?

Je parle de la gauche des partis et des syndicats. Force est de constater que, parmi les initiateurs, les coordinateurs ou ceux qui sont à la tête des boucles Facebook des gilets jaunes, il n’y a ni syndicalistes ni militants du PS, de la France insoumise ou des organisations d’extrême gauche. Ce sont des gens dont l’histoire personnelle n’a rien à voir avec celle de la gauche.

La gauche vit encore sur des concepts construits dans les années 1960. Elle ne s’est pas renouvelée idéologiquement.

C’était vrai au début du mouvement, mais la stratégie d’entrisme menée par la France insoumise a payé. Aujourd’hui, il y a beaucoup de mélenchonistes assumés dans le mouvement.

Quoi qu’en disent Mélenchon, Coquerel ou Ruffin, la rencontre des Insoumis avec les gilets jaunes n’a pas eu lieu. Du reste, quand on connaît le modus operandi de la gauche, on peut s’étonner qu’il n’y ait pas eu de tentative d’instrumentalisation sur le mode « Touche pas à mon gilet ! »…

Quelle leçon en tirez-vous ?

Si on combine la fragmentation de la gauche, la quasi-disparition de l’offre politique à gauche, les défaites électorales et son absence dans le mouvement des gilets jaunes, on arrive à zéro ! Cette gauche est hors-jeu.

Pourquoi ?

La gauche vit encore sur des concepts construits dans les années 1960. Elle ne s’est pas renouvelée idéologiquement. Concrètement, le courant progressiste défend l’extension continue des libertés et les dividendes de l’État providence. Or, ces deux thématiques sont durement questionnées par le monde contemporain. L’État providence est mis à mal par la mondialisation, et ses acquis sont remis en cause. L’extension de l’individualisme et des droits se heurte à une forte demande de protection venant de la société, aussi l’aspiration à plus de liberté des années 1960 et 1970 est-elle aujourd’hui marginale. Résultat, la gauche vit dans la mélancolie et la nostalgie : la gauche réformiste dans la nostalgie de l’État providence et la gauche radicale dans celle de la décolonisation et de la révolution. Pour finir, en plus de passer son temps à ressasser le passé, la gauche se fractionne !

Cela ne signifie-t-il pas tout simplement que la gauche a accompli sa mission historique ?

La question se pose ! Mais on peut aussi penser que la gauche a aujourd’hui vocation à redéfinir le progressisme dans la société contemporaine.

Vous décrivez un échec, mais vous ne l’expliquez pas. Qu’est-ce qui ne marche plus, le messianisme ? 

Comme je l’ai déjà dit, la gauche du XXe siècle s’est refondée sur la défense de l’État providence et des libertés, mais aussi sur un compromis historique entre communistes et gaullistes. Ces compromis autour de l’État jacobin, comme de l’État providence, ont été percutés par la mondialisation et la libéralisation financière. L’État providence est en crise, le jacobinisme source de crises. Quant au messianisme, il a sombré avec la chute de l’Union soviétique et l’extension de l’économie de marché à la Russie, l’Europe centrale et la Chine. Et il s’est réfugié dans la résurgence du religieux. La gauche s’est alors divisée entre ceux qui voulaient s’adapter à la mondialisation telle qu’elle était et ceux qui voulaient résister. Cela s’est passé dans tous les partis dits « progressistes » : le Parti démocrate est divisé entre la ligne et la culture politique d’Hillary Clinton et celles de Bernie Sanders. Chez les travaillistes britanniques, Corbyn s’oppose aux blairistes. En France, c’était Hollandais contre frondeurs. En Espagne, les barons des régions défient Sanchez. En Grèce, on a le Pasok et Tsipras, et en Allemagne, Die Linke et le SPD. En France, où la gauche a toujours été très idéologique et très sectaire, nous sommes arrivés à la fin d’un cycle commencé bien avant le congrès d’Épinay de 1971.

Ce qui a tué la gauche, c’est Tony Blair et sa pratique du pouvoir orientée par l’idée que la bonne gestion était la fin des choses.

La crise des gilets jaunes révèle, comme vous l’avez pointé, une demande de protection qui est une demande de nation. N’est-ce pas le point aveugle de la gauche ?

Même si l’idée de nation n’a jamais été mise de côté par les penseurs socialistes et notamment Jaurès, vous n’avez pas tort. La nouvelle gauche s’est constituée dans les années 1960 dans la lutte pour la décolonisation, et donc contre une certaine forme de nationalisme français. Dès lors, tout ce qui relevait de la nation lui est apparu comme une incapacité de penser l’humanité et de panser les blessures infligées par les nations dominantes.

Cependant, si la gauche a été internationaliste au point de perdre de vue ce qui constituait une nation, elle ne peut revenir qu’en défendant un patriotisme républicain. On ne peut pas adhérer à une vision d’une nation puisant ses racines dans une histoire voire, pour certains, dans des gènes communs, séparant les Français dits « de souche » de ceux qui ne le sont pas.

En France, personne de sérieux de parle de nation ethnique. Reconnaître qu’il existe des Français de souche ne signifie pas les opposer aux Français issus de l’immigration. En revanche, le multiculturalisme de la majorité de la gauche est en contradiction avec une vision républicaine de la nation.

Le multiculturalisme n’est pas en contradiction avec les principes républicains. C’est la fraternité de la devise républicaine, fraternité laïque certes, mais fraternité. On confond la fraternité et le communautarisme, voulu ou contraint. Une nation se construit tous les jours autour d’un contrat social et d’une communauté de destin, ce qui permet aux cultures de se fondre dans un creuset commun, alors que le communautarisme s’érige en égal du commun.

Ceux que j’appellerais volontiers les « nouveaux progressistes » doivent porter un nouveau contrat social et un idéal de société. Or, la gauche s’est tellement battue pour démontrer qu’elle savait gérer qu’elle n’a plus de dessein. Le « pourquoi ? », le « pour quoi faire ? », le « où allons-nous ? », « quel type de société voulons-nous ? » ont disparu. La gauche ne va pas revenir en promettant qu’elle gérera mieux que la droite.

Justement, sur le plan sociétal Terra Nova est passé par là. Autrement dit, la gauche a renoncé au prolo, trop national à ses yeux, pour la défense des minorités.

Je ne crois pas que Terra Nova ait eu beaucoup d’influence. Ce qui a tué la gauche, c’est Tony Blair et sa pratique du pouvoir orientée par l’idée que la bonne gestion était la fin des choses. Je le revois, affirmant à l’Assemblée nationale : « Il n’y a pas une politique économique de droite ou une politique économique de gauche, il n’y a qu’une politique économique qui réussit… » À partir de ce moment-là : il n’y a plus qu’à faire un parti unique !

Pardon, mais la gauche, c’était fromage et dessert, libéralisme sociétal et économique. C’est en vous opposant, sur ces deux terrains, un certain conservatisme, que le Front national vous a ravi l’électorat ouvrier.

Pardon, mais Jean-Marie Le Pen, puis Marine Le Pen ont été travaillistes ou libéraux selon les moments. Ce n’est pas ce qui fait l’identité du Front national. Celle-ci est bâtie sur la perte de souveraineté des Français, ce qui lui permet d’embrasser la critique de l’immigration, des étrangers, de la mondialisation, de l’Europe, mais aussi les mœurs qui dénatureraient ce qui serait « être Français ». Et donc d’unir de vrais xénophobes et des antilibéraux contre des élites qui trahissent la vraie France.

Vous avez mentionné Jaurès. Même s’il a théorisé la nation, il pensait sans doute qu’elle était soluble dans le bien-être économique. Il serait surpris d’observer la persistance du sentiment national. Toute la gauche, du reste, tend à négliger la dimension culturelle et anthropologique de la vie collective.

Chaque nation a son histoire, mais celle-ci ne peut être la fin de l’Histoire. La construction historique de la France autour d’un État monarchique qui la façonne n’est pas celle de l’Italie qui doit son unité aux garibaldiens ni celle de l’Allemagne de Bismarck. Mais culture, histoire, mémoire ne sont qu’une part de la nation, d’autant que pour la France, on peut  l’interroger : la Saint-Barthélemy, la persécution des protestants, les massacres vendéens, le massacre des communards, le renvoi de 140 000 mineurs polonais grévistes, les heures sombres dans la police et la magistrature, ou la répression mortelle contre le FLN ou le NMA algérien… Et pourtant, la France c’est aussi et avant tout 1789, 1830, 1848, 1918, 1936, 1940 (le 18 juin), 1962, 1968, 1981… C’est-à-dire une nation qui forge des principes universels et se forge dans ces combats : la séparation des pouvoirs, la laïcité, la liberté, l’égalité, la fraternité ou la décolonisation ; et fonde l’Europe avec d’autres nations qui lui ont fait la guerre. Et oui, cette France-là, républicaine, n’a rien à voir avec le modèle anglo-saxon. C’est pour cela que la gauche doit revendiquer un patriotisme républicain, conquérant, et non un patriotisme identitaire, fermé sur lui-même.

Sauf dans le Nord-Pas-de-Calais, le PS n’a jamais été un parti ouvrier.

En attendant, le peuple qui s’est réuni sur les ronds-points est celui dont vous nous avez expliqué durant des années qu’il fallait l’isoler derrière un cordon sanitaire. Que n’a-t-on entendu sur ces « ploucs émissaires », comme l’a écrit Muray : qu’ils étaient des fachos, des salauds qui n’aimaient pas l’immigration ou le mariage gay… Il suffisait de regarder Canal+ pour connaître l’opinion que la gauche avait du peuple – en tout cas de cette partie du peuple, pas assez distinguée pour les esprits délicats.

Le peuple n’est pas un. La constitution du peuple est toujours à faire. Dans le peuple, il y a de tout. C’est ce qui frappe chez les gilets jaunes : ils sont porteurs de revendications sociales qui parlent à la gauche, comme le rétablissement de l’ISF ou l’augmentation des salaires, aussi bien que de discours de droite, sur l’impôt et le poids de l’État, la limitation de la vitesse, voire l’immigration. Et le peuple, c’est tout ça à la fois. Et aussi ceux qui ne se reconnaissent pas du tout dans cette révolte. C’est pourquoi je crois au clivage gauche-droite. Tant que la gauche et la droite étaient constituées, chacun, dans ce peuple divers, chacun allait du côté qu’il estimait juste, mais à partir du moment où la gauche et la droite se sont ressemblées ou rassemblées, il y a eu une échappatoire.

En somme, quand droite et gauche échouent à représenter une grande partie des classes populaires, vous déplorez que le peuple n’entre plus dans les cases de votre ingénierie sociale ? Le FN n’a pas tué le clivage droite-gauche, c’est la disparition du clivage droite-gauche qui a fait du FN le premier parti ouvrier de France.

Non, le premier parti de France, c’est l’abstentionnisme. Au demeurant, le PS n’a jamais été un parti ouvrier. Sauf dans le Pas-de-Calais et le Nord, il a toujours été un parti des villes. Ce n’est pas le PS qui a perdu le vote ouvrier… mais le Parti communiste qui s’est effondré, alors qu’il a représenté jusqu’à 21 % des suffrages !

Le RN est la dernière bouée de sauvetage d’Emmanuel Macron qui espère encore rejouer le scénario de l’élection présidentielle : moi ou le chaos

C’était le projet d’un certain François Mitterrand…
Bien sûr. Dans l’union de la gauche, le rôle du Parti socialiste était de conquérir les couches moyennes, et celui du Parti communiste les couches populaires. Ce qu’on peut reprocher au Parti socialiste, c’est de ne pas être allé chercher l’électorat communiste après l’effondrement du PCF. Notez que l’objectif de ce dernier n’était pas de conquérir le pouvoir, mais de prendre en charge la contestation de la société. Cela explique que des gens encartés au PCF n’aient pas trouvé à redire aux provocations de Jean-Marie Le Pen. Ils y voyaient en quelque sorte la poursuite de leur rêve contestataire.

C’est un argument plutôt faible, non ?

Comme disait Georges Marchais, vous avez votre question, j’ai ma réponse… Quoi qu’il en soit, le Rassemblement national occupe un espace de plus en plus grand. C’est la dernière bouée de sauvetage d’Emmanuel Macron qui espère encore rejouer le scénario de l’élection présidentielle : moi ou le chaos.

Vous parlez du président, jamais de son parti. Le macronisme n’est-il qu’une parenthèse, ouverte en réaction à la présidence Hollande ?

Certains socialistes le pensent. Pour ma part, je ne crois plus à la sociologie électorale ni à la tactique politique. C’est l’offre politique qui sera déterminante. La gauche ne peut pas revenir sans avoir reconstitué un corpus idéologique, ce qui est beaucoup plus compliqué que de se positionner pour ou contre Macron.

Eh bien allez-y. Quelle doit être la réponse de la gauche à la mondialisation ?

Ni résistance obtuse ni adaptation. Nous sommes dans la révolution de l’immatériel, du capitalisme, du défi climatique, de la mise en cause de la démocratie. Il faut changer notre logiciel et mener la bataille écologique et sociale de l’économie de marché. Et lutter contre ce que j’appellerais la « tendance à la dictocratie ». Le siècle à venir sera-t-il chinois – régime autoritaire et libre marché ? Sera-t-il sous contrôle des algorithmes des Gafa – démocratie formelle et contrôle social ? La démocratie sociale et écologique, voilà un dessein qui mérite d’être creusé par les nouveaux progressistes.

Venons-en à l’Union européenne. La logique lancinante de la construction européenne depuis quelques décennies est une tension vers le fédéralisme dont presque plus personne ne veut. En ce cas, que fait-on ?

Les nations-continents – la Chine, les États-Unis, la Russie, l’Inde – ont atteint une telle puissance économique que les démocraties occidentales en crise ne peuvent plus traiter avec elles d’égal à égal. Dans ces conditions, une certaine coordination des nations européennes pour défendre leur marché commun, être compétitives, promouvoir la démocratie et défendre leur espace de civilisation me semble indispensable.

Tout le monde est d’accord avec cela. Pas avec l’idée d’un seul gouvernement, d’un seul budget et d’une seule politique pour 27 nations !

À partir d’une bonne appréciation des rapports de force dans la mondialisation, on s’est embarqué dans l’histoire un peu folle de la subsidiarité de Valéry Giscard d’Estaing et des abandons de souveraineté qui s’en sont ensuivis. Restent des choses qui fonctionnent très bien. Vingt-sept pays qui ne sont jamais d’accord ont réussi à nommer un interlocuteur unique, Michel Barnier, pour négocier avec le Royaume-Uni et défendre les intérêts de tous sans que personne ne crie. Il ne faut pas faire les États-Unis d’Europe, mais les États d’Europe unis !

La décision de Merkel d’accueillir un million de migrants syriens en plaçant ses partenaires devant le fait accompli a créé une sacrée pagaille dans l’Union

Un négociateur, quel bilan glorieux ! Blague à part, c’est la gauche qui a inventé l’européisme religieux de Maastricht.

La gauche a essayé de naviguer entre deux écueils : un fédéralisme inassumé et l’Europe allemande. Et elle a contribué aux deux. Admettre que nombre des maux de l’Europe viennent des décisions unilatérales de l’Allemagne n’est pas un blasphème. La politique économique européenne plus favorable à l’industrie allemande a commencé après le sommet de Nice (en décembre 2000) durant lequel Schröder a joué sur la cohabitation entre Jospin et Chirac pour pouvoir retrouver la place que son pays avait perdue. À l’époque, la France était encore en avance par rapport à l’Allemagne…

En tout cas, avec la crise des migrants, la gauche médiatique et universitaire a trouvé son héroïne en Angela Merkel.

La décision de Merkel d’accueillir un million de migrants syriens en plaçant ses partenaires de l’Europe devant le fait accompli a créé une sacrée pagaille dans l’Union. Tous les pays d’Europe sont en crise. La France, je n’en parle pas ; l’Espagne, la Belgique, l’Italie, où s’est nouée une alliance des populismes ; en Grande-Bretagne, on observe l’impasse du Brexit. Merkel et Schäuble portent une grande responsabilité dans le désordre européen.

Pour revenir à la France, que pensez-vous de Macron ?

J’ai dit très tôt, dans Chronique d’une débâcle, que son « verticalisme » était une erreur. Le techno-bonapartisme pousse au bout – et à bout – la Ve République, alors que les problèmes posés à la France appellent une organisation plus girondine. Macron a gagné avec beaucoup de chance en dépit de son erreur de diagnostic. Il pense qu’il peut convertir ce pays au modèle anglo-saxon, sans quoi il perdra sa place parmi les dix premières nations du monde. Résultat, il reproduit en les extrémisant les politiques appliquées depuis le gouvernement Juppé !

La situation du pays vous inquiète-t-elle ? Croyez-vous aux vertus du grand débat ?

Oui, je suis inquiet. Le pays a besoin de débats, d’apaisement, de concorde et regardez le week-end des 26-27 janvier. Des manifestations de gilets jaunes, des manifestations de foulards rouges, des manifestations écologistes, de la violence ritualisée, Jérôme Rodriguez blessé et nos forces de l’ordre mises en cause, mais aussi un déluge d’insanités contre Bilal Hassani, et le Medef quittant les négociations sur l’assurance-chômage. Cela résume l’état de la France – rien ne va plus. À partir du moment où le peuple, qui ne se sent plus représenté dans sa diversité, se retrouve face à un seul homme – qui croit que la technocratie, parce qu’elle est neutre, comprend l’intérêt des peuples mieux que le peuple lui-même –, on ne sait pas comment ça peut se terminer. Au fond, Macron ne comprend pas que la question de l’heure, c’est de refaire la France et non de la transformer en pays anglo-saxon !

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Février 2019 - Causeur #65

Article extrait du Magazine Causeur




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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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