Jusqu’à présent, et depuis 1964, le calendrier annuel du fabricant de pneus italien Pirelli était attendu comme le messie par toute la planète. A sa sortie, on découvrait enfin quel photographe de renommée internationale allait nous gratifier de ses clichés torrides des plus belles filles du monde.
Et puis, un beau jour, quelqu’un a décidé de mettre un terme au culte planétaire de cet objet exceptionnel, initialement destiné aux garagistes. Comment ? Fastoche : en opérant un revirement « féministe » censé lutter contre les stéréotypes « sexistes ». Mais voyez plutôt.
Pour l’année 2015 qui se termine, le calendrier Pirelli, c’était ça :
Profitez-en bien jusqu’au 31 décembre… parce que pour l’année 2016, ce sera ça :
En lieu et place des superbes nymphettes qui prenaient la pose en tenue d’Eve, vous y découvrirez : la chanteuse Patti Smith en chemise froissée, la sportive Serena Williams en culotte Sloggi, l’humoriste Amy Schumer buvant un café de chez McDo, l’octogénaireYoko Ono cachée derrière ses lunettes rondes, etc.
Annie Leibovitz, qui les a photographiées en noir et blanc, dit avoir voulu mettre à l’honneur des femmes « fortes et naturelles ». Perspicace, Paris Match remarque qu’elle « rhabille le calendrier Pirelli ». Et pour Libération, tout ça, c’est rien que du bonus : les modèles du calendrier 2016 sont juste « plus âgées, plus rondes et plus intello ».
Mais bizarrement, personne ne remarque l’odieux sexisme dont la photographe a fait preuve avec ce casting, 100% féminin. C’est vrai quoi, si les garagistes adorent les femmes mûres enrobées et cultivées, il n’y a pas de raison qu’ils apprécient moins les vieux notaires gras du bide, par exemple. Ah, vivement 2017 !
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