Accueil Édition Abonné Décembre 2024 Cage international: Anatomie d’une meute islamo-gauchiste

Cage international: Anatomie d’une meute islamo-gauchiste

Enquête : basée à Londres, l’ONG Cage International étend son emprise en France. Ses modes d’action favoris: l’agit-prop et le lobbying...


Cage international: Anatomie d’une meute islamo-gauchiste
Le militant islamiste français Elias d'Imzalène, fiché S depuis 2021, lors d'une manifestation pro-palestinienne à Paris, 9 septembre 2024 © Idir Hakim/SIPA

Elias d’Imzalène, ce militant islamiste qui a appelé à l’intifada dans les rues de Paris devant le gratin LFI, a tranquillement récidivé face à l’OSCE, cénacle censé œuvrer à la sécurité en Europe. Cet activiste est soutenu par Cage International, une puissante ONG britannique dont la spécialité est d’arroser les réseaux djihadistes qui veulent instaurer un califat mondial


Les images ont fait le tour des chaînes d’information. Le 8 septembre dernier, place de la Nation, en plein cœur de Paris, lors d’un rassemblement en soutien à la Palestine, un militant islamiste connu sous le pseudonyme d’Elias d’Imzalène a lancé un appel à la guerre civile, sous les acclamations de la foule : « Est-ce qu’on est prêt à mener l’intifada dans Paris ? Dans nos quartiers ? Dans nos banlieues ? »

Rapidement signalés à la justice par le ministère de l’Intérieur, ces propos explicitement factieux ont valu à leur auteur, de son vrai nom El Yess Zareli, fondateur du site Islam et info, et du collectif StopZemmour, une comparution devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris le 23 octobre. Lors de l’audience, le parquet a requis huit mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. Le délibéré sera rendu le 19 décembre.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’Elias d’Imzalène, dont Le Parisien a révélé qu’il fait l’objet d’une fiche S depuis 2021, ne se borne pas à mener son combat antirépublicain dans la rue et sur le web. Moins de deux semaines avant son procès, il a pu décliner sa rhétorique haineuse lors de la très respectable conférence annuelle Human Dimension, organisée à Varsovie par l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

En octobre, devant un parterre de délégations occidentales, Elias d’Imzalène a prononcé un discours intégralement mensonger. « En France, la persécution des musulmans est le mot d’ordre de l’État, du gouvernement et des médias », a-t-il affirmé sans vergogne sur un ton faussement docte et pacifique. Comment de tels bobards ont-ils droit de cité dans un cadre aussi officiel que l’OSCE ? Selon nos informations, l’invitation d’Elias d’Imzalène dans cet éminent cénacle diplomatique a été rendue possible par le parrainage d’une puissante ONG britannique : Cage International.

Un fondateur passé par Guantánamo

Fondée en 2003 à Londres sous le nom initial de « Cageprisoners », Cage International s’est donné pour mission de dénoncer les abus de pouvoir que subiraient les personnes détenues pour faits d’islamisme dans les pays occidentaux. Sous des dehors très urbains, l’ONG a pour directeur un activiste au passé sulfureux : Moazzam Begg. Né il y a 56 ans à Birmingham, cet ancien membre du « Lynx Gang », une bande criminelle d’antifas anglais, a appartenu au cours des années 1990 à divers groupes djihadistes, en Bosnie, en Tchétchénie, au Pakistan et en Afghanistan. En février 2002, soit cinq mois après le 11-Septembre, il est arrêté à Islamabad par des supplétifs de l’armée américaine.

Accusé d’être « sympathisant, recruteur, financier et combattant » du mouvement d’Oussama ben Laden, Begg est d’abord incarcéré sur une base de l’US Air Force près de Kaboul, avant d’être transféré à Guantánamo, où il est mis au secret pendant deux ans jusqu’à ce que Georges W. Bush ordonne sa libération suite à une demande de Londres – Begg est un sujet britannique. Depuis, il clame son innocence et jure qu’il n’a jamais commis d’acte terroriste.

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À son retour au Royaume-Uni en 2005, Begg devient la principale cheville ouvrière de Cage International. Parmi les prisonniers soutenus par l’ONG : l’Algérien Djamel Beghal, ancien d’Al-Qaïda à l’origine de la radicalisation de Chérif Kouachi et Ahmed Coulibaly, les tueurs de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris, qu’il a connus à Fleury-Mérogis. Signalons aussi Rachid Aït El Hajd, déchu de sa nationalité française et fraîchement expulsé vers le Maroc pour son implication dans les attentats de Casablanca du 16 mai 2003.

Cage International est une ONG riche. Entre 2007 et 2014, elle a notamment perçu 305 000 livres de la part du Joseph Rowntree Charitable Trust (JRCT), une œuvre philanthropique tenue par des quakers britanniques, tandis qu’entre 2009 et 2012, Anita Roddick, la créatrice anglaise de la marque de cosmétiques The Body Shop, lui a versé 120 000 livres à travers sa fondation. La révélation de ces dons a suscité un tollé dans la presse britannique, obligeant les deux organismes à s’engager à ne plus financer à l’avenir d’entités encourageant le djihadisme.

Soumettre l’Occident aux lois de la charia

Cage International s’appuie aussi sur des réseaux internationaux tels que le mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir (« Parti de la libération »), présent dans une quarantaine de pays, qui veut réunir les musulmans (l’oumma) afin d’instaurer un califat mondial. Si les Frères musulmans agissent dans la discrétion et appliquent une stratégie d’entrisme, le mouvement Hizb ut-Tahrir proclame fièrement sa volonté de soumettre l’Occident aux lois de la charia.

Récemment, Cage International s’est dotée d’un responsable pour chapeauter sa branche française. Son nom : Rayan Freschi. Depuis sa nomination, ce « militant des droits de l’homme », qui s’exprime régulièrement dans des médias francophones comme Le Média, TRT et Orient XXI, s’est beaucoup investi dans la défense de l’imam Mahjoub Mahjoubi, expulsé en février dernier vers la Tunisie par une décision du Conseil d’État suite à une condamnation pour apologie du terrorisme, ainsi que pour des prêches radicaux ciblant la France, les femmes et les juifs. Freschi a aussi participé à la campagne de soutien à Abdourahmane Ridouane, imam de la mosquée salafiste Al Farouk de Pessac, près de Bordeaux, accusé quant à lui de propos antisémites et d’apologie du Hamas (son procès aura lieu le 13 janvier prochain).

Partout où il intervient, Freschi se présente comme « juriste et chercheur »… Mais chercheur en quoi, au juste ? On ne lui connaît aucune affiliation à une université ou un laboratoire. On sait juste qu’il est l’auteur d’un rapport de 52 pages, préfacé par l’islamologue François Burgat, sur la « persécution des musulmans parrainée par l’État en France ». Dans ce document, Freschi pose ses exigences à l’État : annuler la dissolution des organisations musulmanes islamistes telles que Barakacity et le CCIF ; abroger les lois sur la laïcité, comme celle de 2004 prohibant les signes religieux à l’école et la loi de 2010 sur l’interdiction du niqab, etc. Il veut que les pouvoirs publics encouragent (et peut-être financent) l’instauration d’une contre-société islamiste dans notre pays.

On ne s’en étonnera pas, le lobbying de Cage International trouve nombre de relais complaisants dans les plus hautes sphères internationales qui grouillent de faux chercheurs et de bureaucrates militants. En 2021, avec l’appui de 36 autres organisations musulmanes, l’ONG a saisi le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour faire condamner la « politique islamophobe » de la France. Deux ans plus tard, elle participait à une conférence sur Guantánamo, organisée au Parlement européen par des élus de gauche irlandais en présence de représentants de La France insoumise. L’islamo-gauchisme en actes.

Décembre 2024 - Causeur #129

Retrouvez cet article dans le Magazine Causeur N°129 de Décembre 2024

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Acteur de la santé et juriste

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