Le Soudanais qui a reconnu avoir tué le 19 février Cyril Pierreval, responsable d’un centre d’accueil de Pau, avait pu rester en France contre toute logique. Nos procédures d’éloignement ne sont pas appliquées, et une partie de la magistrature estime qu’entrer et rester en France est en quelque sorte un droit de l’homme.
Il y a quelques jours, un migrant soudanais a reconnu avoir poignardé à mort le responsable d’un centre d’accueil à Pau. Tragique fait divers, hélas révélateur de profonds dysfonctionnements, non seulement de l’État mais de notre société toute entière.
Entrer en France n’est pourtant pas un droit de l’homme
Faut-il le rappeler ? Tous les migrants ne sont pas des criminels, et tous les criminels ne sont pas des migrants. Reste que la délinquance de toutes origines déjà présente sur notre sol est un poison qui ronge notre société, qu’elle a été abondamment amplifiée par les flux migratoires – n’en déplaise aux belles âmes – et qu’il n’est clairement pas nécessaire d’en importer davantage. La présence d’un étranger sur le territoire français n’a rien d’un droit absolu, et s’il se montre dangereux il n’a bien évidemment rien à faire en France.
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Or, que découvre-t-on ? Cet individu s’était vu refuser le statut de réfugié par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) – il est donc faux voire mensonger de le qualifier de « réfugié » comme l’ont fait de nombreux médias – avait été condamné à deux reprises en 2017 pour des faits de violence, et même emprisonné. Il aurait dû être expulsé, mais la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) s’y était opposée.
La CNDA joue contre nous
Impossible de ne pas songer à cette autre décision de la CNDA, confirmée ces jours-ci par le Conseil d’État, qui a invalidé la décision de l’OFPRA de retirer le statut de réfugié à une personne condamnée pour apologie du terrorisme. Espérons qu’elle n’entraînera pas d’aussi tragiques conséquences, mais gageons que si hélas cela devait être le cas, les responsables sauront une fois de plus échapper à toute sanction.
Qui sont-ils, ces responsables ? Les personnels débordés des centres d’accueil ? Nullement. Les agents de l’OFPRA ? Pas plus: dans les deux exemples évoqués, si on peut critiquer des délais importants la décision de l’OFPRA fut finalement celle du bon sens.
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C’est bien, une fois de plus, la magistrature qui est en cause (ici administrative), en appliquant son interprétation de la loi au détriment du bien commun. Décidément, notre justice n’a pas besoin d’une réforme, mais d’une refondation. Mais ce n’est pas tout, et ne critiquer que les juges serait absurde. Car il y a surtout un manque criant de volonté politique. Les beaux discours et les gesticulations devant les caméras n’y changent rien: ce sont les élus qui font les lois, et permettent ces failles dont les magistrats savent jouer. Ce sont les élus qui ont renoncé à tenir tête au droit européen. Ce sont des élus qui ont choisi de signer le Pacte de Marrakech, que l’on dit non contraignant mais dont chacun sait qu’il ne sera pas sans effet, sinon pourquoi se donner la peine de l’élaborer et de le signer?
Une responsabilité collective
Et il ne faut pas nous arrêter là dans notre raisonnement. Ces élus n’ont pas pris le pouvoir par la force. Nous les avons élus. Nous avons voté pour eux. Nous les avons laissés faire, sans descendre dans la rue – alors que nous avons protesté avec succès pour bien d’autres choses, des limitations de vitesse au prix de l’essence. Depuis des décennies, nous savons que l’écrasante majorité des étrangers déboutés du droit d’asile n’est pas expulsée, et nous n’avons pas réagi. Depuis des décennies, nous constatons la dérive idéologique de la magistrature, et nous n’avons pas réagi. Nous avons suivi les « faiseurs d’opinion » quand ils nous vendaient des alternatives politiques qui n’en étaient pas. Contrairement à ce que prétend l’habituel discours gauchiste, nous ne sommes pas coupables d’avoir poussé ce migrant soudanais à assassiner un père de famille parce que nous l’aurions « mal accueilli », mais nous sommes coupables de ne pas l’en avoir empêché, ou plutôt: nous sommes coupables de ne pas avoir contraint ceux dont ce devrait être le rôle à l’en empêcher.
Les peuples ne sont jamais totalement innocents de leurs tyrans.
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