L’égalité hommes-femmes passe aussi par la transparence, voire l’exhibition, des phénomènes naturels tels que les menstruations ou la défécation. Nul besoin de se cacher pour évoquer ces sujets jusqu’alors tabous, d’autant plus qu’ils ont porté de sévères préjudices aux femmes. La preuve, elles seraient plus constipées que les hommes à cause de la pression sociale.
Pardonnez-moi de me risquer sur un terrain scabreux. Enfin, si vous le trouvez scabreux c’est sans doute que vous faites partie de ces drôles de gens du monde d’avant. Une fois le stade anal passé, nous avons appris qu’il était impoli, inconvenant ou incongru de parler de ses excréments, sécrétions et autres fluides. Même avec ses proches, ces choses-là, pensait-on, demandent de la pudeur. Au sein des couples, on s’efforce souvent d’épargner à l’autre les manifestations les moins plaisantes de la matérialité des corps. Parfois jusqu’au ridicule. Il y a dans Belle du Seigneur quelques pages hilarantes sur les plans sophistiqués qu’échafaudent les deux jouvenceaux pour cacher tout ce qui pourrait révéler à l’autre que l’être aimé possède des intestins.
Ça, c’était avant. Avant la transparence, qui ne s’arrête pas à votre compte en banque. Elle se mêlait de nos fesses depuis longtemps, désormais elle inspecte nos entrailles. Et nous en redemandons. On réclame de toutes parts que les malades sortent du
