De « pôles de vigilance » en « cellules de surveillance », la NUPES révèle enfin sa vraie nature, celle d’une organisation orwellienne.
« Avant-hier elles ont émasculé le charcutier de la rue de l’Assomption. Parce qu’il avait fait à une cliente une plaisanterie, vieille comme les rues, sur les saucisses. Elle a été se plaindre au Comité, et rang ! »
La culotte, pièce de théâtre de Jean Anouilh.
Ça va mal à l’extrême-gauche. LFI et EELV sont dans la tourmente. Adrien Quatennens voit sa vie privée déballée sur la place publique et Sandrine Rousseau se charge de faire connaître au monde entier les dessous de celle de Julien Bayou. Ce dernier, apprend-on, était sous surveillance depuis trois ans. Chaque mot, chaque geste de l’ex-secrétaire général d’EELV étaient rapportés, scrutés et analysés par un collectif d’activistes féministes du parti. Tel un militant stalinien arrêté pour des raisons obscures par le NKVD dans les années 30 et s’accusant finalement de crimes imaginaires afin de ne pas entraver la marche en avant de la révolution prolétarienne, Julien Bayou, au courant depuis le début de la surveillance de sa vie privée, ne s’en est offusqué que tardivement et de la façon la plus molle possible. Nous apprenons à cette occasion l’existence de « pôles de vigilance » ou de « cellules de surveillance » dans les partis d’extrême-gauche. C’est l’essence même des mouvements totalitaires : la passion de la surveillance, de la suspicion et de la délation aboutit systématiquement à la condamnation de tel ou tel individu sans autre procès que celui, expéditif, des tribunaux révolutionnaires (ou pôles de vigilance, ou comité de surveillance) et à l’élimination des « ennemis de la liberté », des « adversaires du peuple » ou, plus simplement, des concurrents politiques. On commence par nettoyer les écuries d’Augias à l’intérieur du parti puis on étend ce travail titanesque à l’ensemble de la société en décrétant la nécessité politique d’une surveillance de la vie privée de chacun et de tous – certains révolutionnaires en chef pouvant aller jusqu’à réclamer des lois condamnant le non-partage des tâches domestiques ou pouvant exposer sur un plateau de télévision l’intimité d’un
