Alors que notre pays affiche le pire déficit commercial de son histoire en 2021, les vins et spiritueux ont représenté plus de 15 milliards d’euros dans cette balance commerciale. Un record historique !
Entrons un peu dans les chiffres : le déficit commercial catastrophique de la France – la différence entre les importations et les exportations – s’est établi pour l’année 2021 à 84,7 milliards d’euros selon les douanes, un niveau record qui tombe évidemment très mal. C’est ainsi que nous importons beaucoup trop de produits énergétiques par rapport à nos ventes : dans ce seul domaine nous avons en 2021 un déficit de 43 milliards d’euros, en progression de 20 milliards sur un an. Le secteur automobile est également très touché avec un solde de – 18 milliards. De plus, selon le magazine économique Capital : « Les marchandises essentielles pour lutter contre le Covid-19 (masques, gants, respirateurs, etc.) ont sérieusement grevé la balance commerciale française […] Les importations de ces produits essentiels ont bondi de 58,4 % en France par rapport à 2019, pour s’établir à 19,6 milliards d’euros. »
L’aérien a également basculé dans le déficit, tout comme les produits informatiques, électroniques et optiques avec 20,6 milliards d’euros de déficit en 2021. En face, côté positif, nous disposons heureusement de quelques bastions qui ont bien résisté comme le secteur aéronautique et spatial avec un excédent commercial de 19,7 milliards d’euros et tout ce qui est lié aux produits de beauté dans la catégorie « chimie, parfums et cosmétiques » avec + 15,2 milliards en 2021.
La grande inquiétude des vignerons indépendants
Nous avons enfin un secteur en pleine forme, celui des vins et spiritueux, qui a pesé dans nos exportations à la hauteur de 15,5 milliards d’euros en 2021 contre 12 milliards en 2020 et 14 en 2019. Il s’agit là d’un record historique selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Les meilleures progressions : le champagne avec + 42 % et le cognac avec + 32 %. Les États-Unis restent le premier débouché des vins et spiritueux français avec 26,4 % en valeur et une augmentation de 34 % des exportations sur l’année 2021, notamment grâce à la suppression par le président Biden de certaines surtaxes douanières imposées par Donald Trump.
Les vignerons indépendants, qui représentent 58 % de la production française et 60 % des surfaces viticoles, ont profité du Salon de l’Agriculture pour mettre en avant leurs 700 000 emplois non délocalisables, premier employeur de France au cœur des territoires, hors administration. Ils ont aussi déclenché une opération d’affichage national sur 6 500 panneaux pendant la période de la campagne présidentielle, sur le thème : « Qui mettra les vins d’artisans au programme ? » En réalité, ils s’inquiètent de la désagrégation lente de la culture du vin dans notre pays, culture qui imprègne pourtant notre histoire depuis plusieurs millénaires, s’inscrivant dans notre ADN même.
Soyons reconnaissants à tous ces vignerons de porter haut les couleurs de la France dans le monde économique et dans les statistiques du commerce extérieur.
Buvons leurs vins et leurs champagnes : ils apportent un vrai soutien à notre économie qui va en avoir de plus en plus besoin !