Faut-il lutter contre les fanatiques ou apprendre à vivre avec eux ? Sous couvert de dialogue interreligieux, l’association Coexister a choisi la seconde option et vend désormais le mode d’emploi du vivre-ensemble. Parmi ses clients, l’Éducation nationale. Grande enquête
Coexister est née en 2009, après un affrontement entre deux cortèges de manifestants, respectivement propalestinien et pro-israélien, près de la gare du Nord, à Paris, le 9 janvier. Suite à cet incident, une église, une mosquée et une synagogue du 15e arrondissement organisent une manifestation pacifiste au cours de laquelle Samuel Grzybowski, 16 ans, fils d’un journaliste de l’hebdomadaire catholique La Vie, prend la parole.
Depuis une visite à Auschwitz, l’année précédente, le jeune homme veut s’impliquer. En mai 2009, Samuel Grzybowski et une dizaine de jeunes organisent « Ensemble à Sang % », un don du sang par des juifs, des chrétiens, des musulmans et des athées. La symbolique est très appuyée, marquée du sceau d’un certain esprit boy-scout[tooltips content= »D’ailleurs assumé : Samuel Grzybowski raconte volontiers qu’il a été scout. Son père Laurent écrit des chansons chrétiennes à entonner le soir autour d’un feu de camp. Voir l’album Fais briller ta vie, sur YouTube, résolument premier degré. »](1)[/tooltips], mais la dynamique est réelle.
Coexister naît officiellement quelques mois plus tard. Seulement, pour dialoguer, il faut être au moins deux. Or, dans la grande famille de l’islam, quelques éléments turbulents veulent surtout faire parler les armes. D’autres encore, Frères musulmans ou imams salafistes, « dialoguent » exclusivement pour arracher des concessions visant à appliquer leur projet religieux et politique, non négociable
