Buffalo: âgé de 18 ans, l’auteur des tirs qui ont fait dix morts dans le supermarché Tops Friendly Market près des chutes du Niagara, aurait rédigé un manifeste de quelque 180 pages pour dénoncer un « remplacement racial et culturel complet du peuple européen ». Il a diffusé son attaque en direct sur Twitch. La presse de gauche incrimine le Français Renaud Camus.
Appelons les choses par leur nom : à moins que des informations nouvelles viennent totalement modifier ce que nous savons des faits (et c’est hautement improbable), le massacre de ce 14 mai à Buffalo, dans l’Etat de New York, est un attentat raciste perpétré par un criminel d’extrême-droite.
Un criminel, et probablement même un terroriste, puisqu’il semble avoir poursuivi un but politique au moyen de la terreur.
Parmi ses motivations exprimées, il y aurait une référence au « grand remplacement ». Aussitôt, la presse de gauche s’empresse d’imputer à Renaud Camus, et à tous ceux qui dénoncent le « grand remplacement », ici ou ailleurs, une part de responsabilité dans l’attentat.
Le massacre sera instrumentalisé politiquement
Avant tout, il faut condamner ce crime, sans ambiguïté. Si le choix de l’action politique violente peut se justifier dans des cas extrêmes (on pense évidemment à la Résistance), les massacres d’innocents sont absolument injustifiables.
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Il faut condamner aussi l’idéologie du criminel : qu’il ait explicitement choisi ses victimes sur la base de leur couleur de peau le place évidemment du côté des racistes, les vrais, au vrai sens du terme, ce qui est moralement détestable, intellectuellement stupide, et au passage contraire à tout ce qui fonde notre civilisation, qui depuis au moins deux millénaires et demi définit l’identité par la culture et non par la « race ». Le tueur de Buffalo, Payton Gendron, aurait semble-t-il arboré le sinistre symbole du Soleil Noir, connu pour apparaître sur le blason du régiment Azov, mais qui fut surtout vénéré par Himmler et les hauts dignitaires de la SS dans les caves du Wewelsburg. Si c’est bien le cas, c’est qu’il se réfère à ce qu’il y a de plus sombre dans les ténèbres de l’horreur nazie : « condamner » est alors un terme trop faible pour décrire la révulsion absolue que toute personne sensée ne peut que ressentir.
Et il faut se donner la peine de penser, se souvenir que face à l’horreur il y a plus que jamais un devoir de vérité, et donc condamner aussi l’instrumentalisation qu’une certaine gauche tente de faire de ce massacre. Il y a des choses qui devraient pourtant être évidentes.
Face à d’autres humains, le criminel de Buffalo n’a vu que leur couleur de peau. De ce point de vue, il est infiniment plus proche de ceux qui veulent « compter les Noirs » que d’un Éric Zemmour (par exemple) qui ne cesse d’appeler à l’assimilation, et donc à l’indifférence à toute considération « raciale » au profit de la pleine adoption par un peuple des individus qui adoptent sa culture, ses mœurs, son histoire. Car nous sommes des êtres d’enracinement, et les peuples d’Europe peuvent s’enorgueillir de se définir par le fait d’assumer la responsabilité de l’héritage d’une civilisation magnifique, et non par une vulgaire « pureté raciale » de bétail d’élevage.
Renaud Camus est innocent !
Il n’est pas question ici d’entrer dans une compétition de l’horreur, mais reconnaissons qu’il est pour le moins ironique de voir l’empressement de ceux qui s’appuient sur cet attentat (et sur ceux, tout aussi monstrueux, de Christchurch et d’Utoeya) pour condamner la « théorie du grand remplacement », quand les mêmes se livrent aux contorsions les plus improbables pour dédouaner l’islam de toute responsabilité dans les milliers d’attentats commis en son nom. Redisons donc que Renaud Camus n’appelle pas à la violence… contrairement au Coran, aux hadiths et à la charia. Il faut bien distinguer ce qui est fait au nom d’une idéologie, quelle qu’elle soit, de ce qui est fait en application de celle-ci et conformément à ce qu’elle enseigne. Au fait, le problème essentiel que pose l’islam(isme) n’est pas la violence de ses attentats, si sanglants et tragiques soient-ils, mais sa détermination à instaurer partout un totalitarisme théocratique obscurantiste. Les moyens qu’il choisit d’employer pour y parvenir sont secondaires, et ses buts ne sont pas moins monstrueux lorsqu’il choisit de la poursuivre par des voies légales.
Une précision aussi : le « grand remplacement » n’est pas une théorie, mais un nom utilisé pour désigner ce qu’Emmanuel Macron appelle « transition démographique » constituant un « bouleversement d’une rapidité inouïe », et que Jean-Luc Mélenchon nomme « créolisation ». On peut débattre de la pertinence de ce nom (pour ma part, je pense qu’il ne s’agit pas tant de remplacer les Européens de souche ou de culture, que de les asservir – il faut bien qu’ils restent là comme main d’œuvre docile pour les seigneurs de la guerre économique, et pour financer le « tribut aux barbares » de l’AME, de la « politique de la ville », etc.), mais la réalité à laquelle il fait référence est factuellement documentée, ici comme aux Etats-Unis, y compris par des médias que l’on aurait du mal à qualifier « d’extrême-droite ».
Obsessions d’importation
De plus, bien que la gauche fasse tout son possible pour importer en France les obsessions raciales étatsuniennes, rappelons sans cesse qu’elles n’ont ici aucune pertinence : à l’époque où Rosa Parks ne pouvait pas s’asseoir à côté d’un Blanc dans le bus, Gaston Monnerville occupait le fauteuil de président du Sénat. Et on sait le soulagement que fut pour Joséphine Baker le fait de venir vivre en France : « J’étouffais aux Etats-Unis (….) Je me suis sentie libérée à Paris » ou encore : « Ici, on me prend pour une personne et on ne me regarde pas comme une couleur. »
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Rappelons également qu’aux Etats-Unis, les Blancs ne sont de loin pas l’ethnie la plus criminogène, et que très souvent la violence raciale n’est pas de leur fait – mais elle est alors moins médiatisée, du moins chez nous.
Ne nous y trompons pas. Entre Payton Gendron et ceux que la bien-pensance française appelle généralement « extrême-droite », comme Eric Zemmour et Marine Le Pen (quand ce n’est pas Eric Ciotti ou même Michel Onfray !), il y a une radicale différence de nature.
En revanche, entre Payton Gendron et certains des alliés racialistes de la gauche, la différence n’est que de degré.
Antisémitisme, obsession pour la couleur de peau et la « race », aspirations totalitaires : ces menaces pèsent bel et bien sur la société française, et c’est à gauche et avec la complicité de la gauche qu’elles prospèrent !