C’était il y a à peine un an, le premier octobre 2011. Le socialiste pyrénéen Jean-Pierre Bel venait d’être élu président du Sénat et au PS, l’heure était au lyrisme le plus débridé. Pour François Hollande, qui n’était encore à l’époque qu’élu corrézien et candidat à la candidature, ce basculement faisait figure d’événement majeur « Ce qui vient de se produire est d’une certaine façon historique parce que c’est la première fois qu’un président de la République de droite perd la majorité au Sénat ». « Et, pour le prochain président de la République, s’il est de gauche, ce sera la première fois qu’il y aura la possibilité de travailler avec une majorité de gauche au Sénat. Ni François Mitterrand pendant ses deux septennats, ni Lionel Jospin quand il était Premier ministre n’avaient eu cette configuration ».
Un an après, patatras : la majorité socialo-verte du Sénat n’en finit pas d’accumuler les déculottées. Déjà mise en minorité sur plusieurs projets de loi stratégiques (énergie, Sécu, etc.) , elle vient d’assister, impuissante au rejet des rejets, celui du volet recettes de la loi de finance, donc du budget 2013.
Le scénario est le même que pour les flops précédents : les communistes, estimant –à juste titre, en vérité- qu’on méprisait systématiquement leurs amendements, se sont abstenus au moment du vote, avec le résultat qu’on sait.
Certes, le budget finira par être adopté puisque le dernier mot reviendra à l’Assemblée. Mais pour ce qui est du confort de « travailler avec une majorité de gauche au Sénat », François Hollande repassera.
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