Bruno Le Maire n’a pas été aimé par son père. Il le dit et l’écrit. Nous en sommes sincèrement navrés. Ses frères et sœurs – et même sa mère – affirment pourtant le contraire. Nous ne savons plus qu’y croire. Bruno affirme que son père l’a dissuadé d’épouser Pauline. Il ne l’a pas écouté. Et depuis dix-neuf ans il file le parfait amour avec Pauline, tout au moins le prétend-il dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché ». Son père aurait-il manqué de perspicacité ? Serait-il un homme obtus, taiseux, voire cruel…. autant de questions qu’il faudra résoudre si un jour, peu probable , son fils Bruno devenait président de la République française.
Depuis quelques années, Bruno va à la rencontre des Français. Il mesure leur désarroi. Il les prend en pitié. C’est fou le nombre de candidats qui écoutent les Français et qui veulent améliorer leur sort. Bruno plus encore que les autres, car il ne supporte pas l’injustice. Il le répétera une dizaine de fois avec une telle emphase qu’on finit par croire qu’il s’en accommode fort bien. Qu’un homme politique me dise qu’il méprise les Français et qu’il pense qu’une société ne peut fonctionner qu’à l’injustice, je le soutiendrai pour sa franchise.
Bruno Le Maire se pique également de littérature, mais écrit dans un style vieillot. Un peu comme Daudet, dit Yann Moix. Si le style est l’homme, comment peut-il prétendre être plus moderne que les plus avant-gardistes des politiciens ? Il aurait lu Thomas Bernhard. À l’entendre, on est en droit d’en douter. Avec une forme de naïveté perfide, Léa Salamé lui assène que, finalement, l’homme politique auquel il lui fait le plus penser n’est autre que…. Jacques Chirac. Elle ajoute qu’elle ne voit qu’Emmanuel Macron et Marion Maréchal-Le Pen pour bousculer la politique française.
Bruno a les nerfs solides. Il ne bronche pas et continue d’aligner les poncifs : oui à un islam de paix et d’amour, non à l’islamisme (n’y aurait-il aucun lien entre les deux ?), non à la guerre d’Irak de George W. Bush source de tous nos maux et trois fois non à Donald Trump. Il lui préfère Hillary Clinton. Oui à l’envoi de militaires français en Syrie pour éradiquer l’État islamique. Et un peu d’orgueil face au Qatar et à l’Arabie saoudite. Feignons de leur tenir tête, même si financièrement ils ont les moyens de nous envoyer en enfer.
Rien de bien neuf. Si j’étais le père de Bruno, je songerais qu’il vaut mieux qu’il continue à me haïr et à couler des jours heureux avec Pauline. Tant d’énergie mise au service de telles inepties, c’est le portrait craché de mon fils. Il ratera son coup comme j’ai raté le mien.
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