Taxe GAFA. Quand Bruno Le Maire se couche devant Trump… et affirme qu’il se tient debout.
Il est comme ça le patron de Bercy car il sait que le ridicule ne tue plus en France.
Bombant le torse et montrant ses muscles, il roulait des mécaniques. On allait voir ce qu’on allait voir. La taxe Gafa, dont il est le père, ferait plier les géants du numérique américain. A genoux, ils viendraient humblement supplier d’obtenir des délais de paiements. Pourtant dans la Silicon Valley on ricanait doucement.
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Facebook, Google et autres ne montraient aucune inquiétude. Bruno Le Maire, à la façon d’un méchant bouledogue poussait d’énormes « wouaf », « wouaf », mais les Américains n’avaient aucun doute sur le fait que ces bruits destinés à les terroriser n’étaient pas autre chose que les pathétiques « kaï kaï » du chien froussard de Lucky Luke. Voilà qui est acté.
La France recule devant les Américains, la taxe GAFA finalement reportée jusqu’à la fin de l’année 2020
Le ministre de l’économie et des finances vient en effet d’annoncer depuis Davos qu’un « cadre commun global » sur cette épineuse question avait été trouvé avec les États-Unis. Une excellente nouvelle donc. Détaillons-là quand même.
Bruno Le Maire explique que la France « est prête à reporter le paiement des acomptes sur la taxe sur le digital ». Bravo ! En échange de quoi, toujours selon Le Maire, les Américains ont accepté de « suspendre leurs sanctions commerciales dans la durée durant laquelle la France reportera le paiement des acomptes ».
Macron et Trump se sont entendus
On relit et on se pince. Trump n’appliquera pas de sanctions commerciales contre une mesure qui n’est même pas appliquée. Génial non ? Bruno Le Maire, qui a quand même un sacré toupet, précise qu’ainsi « nous allons pouvoir travailler dans la sérénité ». Car une guerre commerciale « n’aurait fait que des perdants ». Trump perdant, Macron perdant… Quelle tristesse.
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Le mérite de cette merveilleuse avancée revient selon Le Maire au président de la République qui a eu une « conversation décisive » avec le président des États-Unis. On peut en imaginer la teneur.
Trump : « Hello dear Emmanuel, tu arrêtes les enfantillages ? »
Macron : « Oui mais tu me promets de ne pas envoyer un vilain tweet disant que j’ai capitulé devant toi ? »
Le marché a été conclu à la plus grande satisfaction de Bruno Le Maire.
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