Prenant appui sur la campagne de prévention télévisée orchestrée par le nébuleux « Collectif féministe contre le viol », Bruno Gollnisch se moque du numéro de téléphone « de dénonciation à la Kommandantur », associé à l’opération. Pour Gollnisch la notion même du « viol entre époux », reconnu par la loi depuis 1990, est problématique en soi ; il note : « Quand je faisais mon droit, il n’y avait pas de viol entre époux. On en était resté à la sagesse traditionnelle selon laquelle le mariage comportait en principe, comme l’avait déclaré un sociologue, une exclusivité donnée par chaque époux à l’autre sur son corps. » De plus, il estime que le viol conjugal ne devrait pas être considéré comme un crime aggravé par rapport à l’acte d’un quelconque rôdeur car les femmes concernées sont « entrées volontairement » dans le lit conjugal de leurs brutaux époux. Eh oui, petite, tu n’avais qu’à savoir à l’avance que ton homme allait – un moche soir – essayer d’enfoncer la porte alors que tu envisageais de rester tranquillement au lit à lire du Géraldy ! Mais le devoir conjugal, ma brave dame, que voulez-vous !
S’appuyant sur l’argument irritant que cette loi peut prêter le flanc à des procédures pénales abusives de femmes malhonnêtes, le député européen la jette par dessus bord en son entier: « Haro sur le mâle en effet, surtout s’il est occidental, et, pire encore, tenant de quelque élément de tradition politique, patriotique ou religieuse ! » Comme si le fait d’avoir criminalisé le viol entre conjoints remettait en question quoi que se soit dans l’essence du mâle occidental… Ma virilité, personnellement, vit très bien le fait qu’un homo-erectus imbécile qui n’a pas voulu entendre le souvent pénible « Pas ce soir, j’ai la migraine » doive rendre des comptes.
Circonstance aggravante, et sans discussion possible, cette fois, Bruno Gollnisch entreprend au passage d’insulter doublement le grand Rocco Siffredi. Tout d’abord en prétendant que la comédienne du clip télé du Collectif féministe contre le viol pourrait le laisser de marbre, et ensuite en l’affublant du qualificatif d’érotomane, alors que le comédien italien ne fait que contribuer artistiquement à une cinématographie des marges. L’érotomanie étant une psychose délirante conduisant le patient atteint à se croire aimé. Un syndrome partagé par certains hommes politiques, parfois…
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