À l’instar d’un chasseur de papillons, Bruno Fuligni compose, livre après livre, un étonnant tableau où s’épinglent les bizarreries de l’histoire et les incongruités de nos lois. Son nouvel ouvrage, Les lois folles de la République (JC LAttès) en fourmille. C’est réjouissant.
Autant le dire tout de suite, Bruno Fuligni est un auteur que nous aimons beaucoup. Haut-fonctionnaire, historien, écrivain prolifique, éminent pataphysicien, il est un plongeur en archives profondes. Des abysses de grimoires et de vieux papiers, il remonte les perles qui composent son œuvre. Flaubert disait que « ce ne sont pas les perles qui font le collier, mais le fil. » Le fil de Fuligni, c’est le bizarre et l’incongru, l’étrange et le grotesque, le petit événement qui explique le grand. En somme, tout ce dont l’Histoire ne se souvient pas, Bruno Fuligni nous le raconte, et avec gourmandise. Son livre sur les candidatures les plus farfelues à la présidentielle, de 1848 à nos jours [1], est un régal. On ne se lasse pas de celui qu’il a consacré aux excentriques qui ont siégé à l’Assemblée nationale [2], de même que ses quatre siècles dans les secrets de la police [3]. En fait, on pourrait tous les énumérer et faire
