Disparu à 33 ans, Bruno Carette (1956-1989) était le membre le plus prometteur de la troupe des Nuls. Pour la première fois, son frère Didier ouvre la boîte à souvenirs, de l’enfance en Algérie à ses débuts au cinéma en passant par leur jeunesse militante nationaliste-révolutionnaire.
Trente ans de trop. Fin 1989, le comédien Bruno Carette nous quittait à 33 ans. Membre de la troupe des Nuls, il laissait à ses acolytes comiques Chantal Lauby, Alain Chabat et Dominique Farrugia le souvenir d’un acteur surdoué. Nul ne le raconte mieux que son frère aîné Didier Carette, comédien et ex-directeur de théâtre aujourd’hui conseiller régional (RN) d’Occitanie.
Histoire méditerranéenne
Avec sa voix de basse et ses yeux rieurs, Didier passerait facilement pour une réincarnation de Bruno. Son histoire est en grande partie la sienne. Elle débute dans les années 1950 en Algérie. Un ingénieur métropolitain électrifiant la Kabylie rencontre une institutrice d’origine espagnole enracinée depuis cinq générations dans la wilaya de Tipaza. De leur union naissent Didier (né en 1950), Bruno (1956-1989) et leur sœur, qui grandissent à Alger jusqu’à leur départ pour la métropole en mai 1962. « Nous sommes partis persuadés de revenir. Nous ne pouvions imaginer l’indépendance de l’Algérie », se souvient Didier avec émotion. Une certaine France moisie les accueille en intrus. Un jour, dans un hôtel miteux, quelques Palois réunis au petit-déjeuner commentent ainsi un reportage télévisé sur l’arrivée des pieds-noirs : « Putain, ils pouvaient pas rester chez eux ces cons-là ! »
Bien que l’œuvre des Nuls ne s’y réduise pas, les blagues scato finissent
