Un bolsonariste considère l’esclavage comme « bénéfique aux Afro-descendants »
Au Brésil, on ne plaisante pas avec l’esclavage. Nommé à la tête de la Fondation Palmares, une organisation chargée de promouvoir les valeurs culturelles, historiques, sociales et économiques de la société noire au Brésil, Sergio Camargo en a fait l’amère expérience. Quelle mouche a donc piqué ce bolsonariste au teint chocolat et descendant d’esclaves affranchis à la veille de la chute de la monarchie en 1889 pour qu’il déclare sur les réseaux sociaux que l’esclavage avait été « bénéfique pour les Afro-descendants » ? Suspendu de ses fonctions à la fin de l’année dernière, ce « Noir de droite » revendiqué a finalement été réintégré courant février sur décision de la Cour suprême.
A lire aussi: Covid-19: Bolsonaro condamné au confinement
Réjoui par son retour en grâce, Camargo a brocardé le « racisme Nutella » qui bloque tout débat au Brésil, ajoutant que « les Noirs se plaignent parce qu’ils sont stupides et mal informés par la gauche ». S’agaçant des quotas de Noirs que la gauche a imposés dans l’administration avant l’arrivée au pouvoir du président Jair Bolsonaro, se disant « anti-victimaire et ennemi du politiquement correct », Camargo invite les artistes noirs qui l’exècrent à « rester au Congo » ! Alors que l’AFP le qualifie de « négationniste du racisme », la professeure d’histoire brésilienne à l’université Howard de Washington, Ana Lucia Araujo, dénonce dans sa nomination « une tentative de détruire ce qui a été conquis par les Afro-Brésiliens et les mouvements noirs brésiliens depuis la fin de la dictature militaire ». Un Noir suspecté de saper les droits de sa communauté, cela s’appelle un « native informant » en langage indigéniste. Un concept substantiellement bien plus raciste que toutes les provocations réunies de l’équipe Bolsonaro.