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Braquage indigéniste à Bagnolet

Enquête sur l'association Front de mères de la sulfureuse Fatima Ouassak


Braquage indigéniste à Bagnolet
Fatima Ouassak et Eric Piolle devant le local de Verdragon, Bagnolet, 5 septembre 2021 © Isa Harsin/SIPA

Sous couvert de bonne cause écologiste, le Front de mères, une association ouvertement communautariste et antirépublicaine, a mis la main sur un immense local municipal de cette commune de l’Est parisien. Pris au piège de sa tambouille électorale, le maire PS n’a d’autre choix que de laisser faire.


Personne n’a rien vu venir… Au printemps 2021, Sequano, société d’aménagement rattachée au conseil départemental de Seine-Saint-Denis, signe une convention avec Alternatiba, une association de promotion de l’écologie. L’opérateur donne aux associatifs les clés d’un local de près de 1 000 m2, à Bagnolet, pour y créer « Verdragon, la maison de l’écologie populaire ». Le bâtiment appartient à la ville, mais Sequano s’en occupe par délégation, dans le cadre du renouvellement urbain du quartier de La Noue.

Las, à peine entré dans les lieux, Alternatiba annonce qu’il a un partenaire, le Front de mères, un pseudo-syndicat de parents d’élèves à la représentativité évanescente, créé par l’activiste Fatima Ouassak. Âgée de 46 ans, diplômée de l’IEP de Lille, résidente de Bagnolet, elle déroule depuis des années un discours virulent sur le racisme de l’État en général et de l’Éducation nationale en particulier. « Lorsque le système dominant regarde nos enfants, il ne voit pas des enfants, il voit des menaces pour sa survie, écrit-elle dans La Puissance des mères (La Découverte, 2020). Il n’est donc pas si grave de les tuer. » Croit-elle à ces bêtises ? Peu probable. Ses enfants sont scolarisés à Bagnolet et son compagnon, Youcef Brakni (pilier du comité Vérité pour Adama), se présente comme professeur d’histoire-géographie. Ils sont bien placés pour savoir que le racisme ne gangrène pas la sphère enseignante, et surtout pas en banlieue.

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Un maire pieds et poings liés

Les vacances se passent, la rentrée arrive et l’évidence s’impose : à Verdragon, c’est le Front de mères qui tient la boutique. Le coucou indigéniste a fait son nid. En novembre, un collectif d’habitants inquiets et en colère publie une lettre ouverte, avec le soutien de la section locale de La République en marche : « Derrière la vitrine avenante de la cause écologique et l’annonce d’une convention avec Alternatiba Paris, est installé très officiellement Front de mères, une entité militante politique qui diffuse une idéologie racialiste, indigéniste et par conséquent anti-républicaine. » Ils interpellent la mairie, qui botte en touche, renvoyant vers Alternatiba (qui se mure dans le silence). Le maire (PS) Toni Di Martino, évoque un « non-événement »

En réalité, il est coincé, tenu pieds et poings liés. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir à l’entre-deux tours des municipales de 2020. À cette époque, le climat politique local est lourd. Toni Di Martino a face à lui trois listes : EELV, PCF et LFI. Les deux premières se sont unies et peuvent le faire tomber. Il décide de se rapprocher de LFI, emmenée par Édouard Dénouel. Ce dernier ne le sait pas, mais un an auparavant, en mars 2019, Toni Di Martino lui a fait un coup vraiment tordu. Il a envoyé un mail anonyme au Sénat, où Édouard Dénouel travaille comme administrateur adjoint. Dans ce message, il accusait son rival politique de… dérives communautaristes ! « Lorsque ce jeune administrateur s’est installé à Bagnolet, il a tissé un réseau autour de plusieurs individus sulfureux, écrivait le délateur anonyme Di Martino. Pour des raisons idéologiques, M. Dénouel a opéré un rapprochement avec des personnalités dont la réputation n’est malheureusement plus à faire ; M. Youcef Brakni et son épouse Fatima Ouassak sont d’anciens membres du Parti des indigènes de la République, dont ils relaient les thèses sur le “racisme structurel d’État”… », etc.

Au moment où il accepte l’alliance, Édouard Dénouel ignore que Toni Di Martino est l’auteur de ce courrier visant à le discréditer auprès de son employeur. Il l’apprendra par une fuite entre les deux tours. Scandalisé par le cynisme du maire, un de ses collaborateurs a balancé des messages WhatsApp à la presse ! Avec un certain sang-froid, Édouard Dénouel ne renonce pas à faire l’alliance, mais il impose ses conditions au maire. C’est ainsi que Toni Di Martino se retrouve avec plusieurs adjoints qui sont en excellents termes avec Fatima Ouassak et Youcef Brakni : Édouard Dénouel lui-même, à l’éducation ; Chawqui Haddad, grand ami de Youcef Brakni, à la jeunesse ; Yasmina Sadoud, adjointe à la vie associative, également en excellents termes avec le couple ; Grégoire de Lagasnerie, adjoint à la santé, frère et fan de Geoffroy de Lagasnerie, universitaire fervent soutien du comité Adama. On pourrait y ajouter Anne de Rugy, soeur de François, conseillère municipale dans la majorité. Elle fait partie des militants EELV qui verraient bien Fatima Ouassak investie par le parti pour les prochaines législatives sur la circonscription de Bagnolet. Celle-ci est actuellement tenue par Alexis Corbière (LFI), dont la compagne, Raquel Garrido, est conseillère municipale à Bagnolet, mais dans l’opposition, suite à une brouille avec Édouard Dénouel…

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Après la France insoumise, à l’assaut des écologistes

Ces intrigues locales ne relèvent pas seulement du folklore de la vie politique francilienne. Elles montrent que la petite nébuleuse indigéniste et identitaire, après avoir fait de la France insoumise son marchepied, s’apprête à utiliser comme tremplin EELV, qui lui ouvre grand les bras. Selon nos informations, Édouard Dénouel est désormais adhérent du parti écologiste. « Je veux que Fatima Ouassak soit à l’Assemblée », déclarait Sandrine Rousseau à Brain Magazine le 16 novembre dernier. Éric Piolle est venu visiter Verdragon le 5 septembre. Pour une quidam qui n’est même pas adhérente à EELV et dont la représentativité dans les quartiers reste à démontrer, voilà qui fait beaucoup. Sauf si on considère que la maison de l’écologie populaire fait figure de creuset, où va s’élaborer la synthèse des préoccupations environnementales et indigénistes. La fusion des deux verts, celui de l’écologie et de l’islam. Le 14 janvier 2021, le chercheur Bernard Rougier revenait sur les municipales dans L’Express : « Des journalistes ont conclu que puisqu’il n’y avait pas de listes communautaires, le vote communautaire n’existait tout simplement pas ! En raison d’un climat de défiance vis-à-vis des revendications religieuses, les candidats ont fait le nécessaire pour ne pas s’exposer à l’accusation publique de communautarisme. Ils ont fait campagne sans utiliser le mot “islam”. » À Bagnolet, ces crypto-islamistes badigeonnés en écolos ont été élus, et ils continuent à avancer. La suite aux législatives.

Janvier 2022 - Causeur #97

Article extrait du Magazine Causeur




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Journaliste

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