Les radios et télés nous l’ont répété en boucle ce mardi 6 septembre : un hold-up a mal tourné devant le magasin Carrefour Market de Suresnes, tranquille bourgade des Hauts de Seine.
Mais qu’est-ce qui a donc bien pu se passer pour que ce braquage tourne mal ? Et bien figurez-vous qu’un des agressés s’est permis de se défendre en ripostant – vous n’oserez le croire – avec son arme, tuant par là même un des quatre voyous armés qui voulaient s’emparer de la recette du magasin, et en blessant un autre, le tout sans aucun dommage collatéral.
Nos gentils médias nous indiquent donc qu’un braquage qui tourne mal, c’est quand les infortunés malfaiteurs – sans doute réduits à attaquer des transporteurs de fonds à cause du chômage et de l’inflation – se font tirer dessus par des braqués qui ont l’arrogance de riposter autrement qu’avec des leçons de morale.
On en déduit donc, toujours d’après nos journalistes à bons sentiments, qu’un braquage qui se passe normalement, c’est quand les braqueurs réussissent à s’en tirer sains et saufs avec leur magot. De là à en déduire aussi que pour éviter à l’avenir qu’un autre « braquage tourne mal », le principe de précaution le plus élémentaire voudrait qu’on équipe dorénavant les convoyeurs de fonds avec des pistolets à bouchon…
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