Indignation générale à Bordeaux après la vandalisation de la statue d’une ancienne esclave, avant que l’on apprenne que l’auteur des faits peut être pardonné grâce à sa « sensibilité à la question décoloniale »…
Capturée en Afrique de l’Est par le négociant bordelais François Testas à l’âge de 14 ans, Modeste Testas fut déportée dans une plantation de Saint-Domingue. Elle y servit d’esclave jusqu’à la mort de son propriétaire en 1795. Mal à l’aise avec le passé esclavagiste de sa ville, la mairie de Bordeaux lui a fait ériger une statue. Depuis mai 2018, l’égérie d’Haïti trône tout en bronze face à la Bourse maritime de Bordeaux. « Le but c’est d’avoir un vivre-ensemble apaisé », précisait alors Marik Fetouh, adjoint de Nicolas Florian, ancien maire LR.
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Le lundi 13 septembre dernier, fin de l’apaisement, le visage et le buste de la statue sont retrouvés enduits de chaux. Immédiatement, Karka Diallo, conseiller régional d’EELV, déploie son arsenal :« Cet acte obéit à une rhétorique raciste d’extrême-droite, qui veut disqualifier la couleur noire au profit de la couleur blanche. » Quant à Stéphane Gormot, conseiller municipal en charge du patrimoine, il dénonce « une atteinte ultra-violente à tout ce que représente cette statue, une atteinte aux femmes, une atteinte raciste ». Dans la foulée, la mairie de Bordeaux, sous l’égide de l’écolo Pierre Hurmic depuis 2020, porte plainte. Mais le même jour, un professeur des Beaux-Arts de Bordeaux livre le nom du coupable. Il s’agit en fait d’un de ses étudiants, lequel souhaitait réaliser un moulage de la statue « pour la rendre plus visible ». « Cet étudiant est sensible à la question décoloniale, surtout de par ses origines. Il est profondément antiraciste », a tenu à souligner l’enseignant.
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La détérioration d’une statue d’esclave par un étudiant « profondément antiraciste » constitue-t-elle un vandalisme autorisé ? Il semble que oui pour la mairie de Bordeaux, qui a alors retiré sa plainte. « L’étudiant a fait savoir qu’aucune motivation raciste n’avait dicté cette action », s’est-elle justifiée dans un communiqué. Une porte ouverte à d’autres détériorations pavées de bonnes intentions ?
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