Le prix Nobel de littérature attribué à Bob Dylan? Alain Finkielkraut ne cache pas son scepticisme: « Une paire de bottes ne vaut pas Shakespeare ». Le jury scandinave, séparant littérature et lecture, donne « un indice annonciateur de la fin des temps modernes européens, la fin de l’âge de la culture ». Avec ce prix, la défaîte du silence est consommée, la stridence n’est plus seulement l’ambiance où est plongée la culture, elle en tient lieu. Faut-il lire dans ce choix une réaction à une droitisation de la société? En tout cas, nobéliser la chanson plonge la poésie américaine dans l’oubli.
« Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » , voilà le plaidoyer, paru dans Le Monde, des évêques de France en faveur d’une société multiculturelle. Pour Le Monde, on a affaire à une critique implicite des catholiques trop attachés aux racines chrétiennes de notre pays. L’Eglise de France y souligne que les personnes d’origine étrangères sont partie prenante du contrat social. Pour Alain Finkielkraut, en fait de leçon de politique, on apprend par l’Eglise de France que c’est l’agressé qui est coupable de l’agression dont il est victime, et en guise de dialogue théologique ou politique avec l’islam, c’est à la soumission compassionnelle qu’elle nous invite, sous les applaudissements de l’Eglise médiatique.
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