Le déboulonnage des statues a relancé le procès en appropriation culturelle qui prétend que les musiciens blancs auraient pillé le patrimoine noir. Mais en musique, de Debussy aux Rolling Stones, l’appropriation est la norme.
En 2017, Sophie Fontanel publiait dans L’Obs un article intitulé : « Les tresses de Bo Derek ». L’actrice apparaissait dans Elle, le film de Blake Edwards, la chevelure entièrement nattée à la mode ancestrale des Africaines. La journaliste se demandait déjà comment une starlette hollywoodienne avait l’audace d’arborer ce symbole de l’oppression. C’est ainsi qu’a débarqué en France la notion d’appropriation culturelle.
Mea Culpa à la chaîne
Ensuite, tout est allé très vite. Et depuis le meurtre de George Floyd à Minneapolis, pas un jour ne se passe sans un déboulonnage de statues d’« oppresseur colonialiste », de mea culpa à la chaîne et de génuflexions. Résultat : un come-back fulgurant du procès en appropriation culturelle, jusque sur le plateau de Cyril Hanouna où Gilles Verdez invente un rap né en Afrique. On avait eu un avant-goût en avril 2019, quand la Ligue de défense noire africaine avait empêché la représentation des Suppliantes, la tragédie d’Eschyle, où des acteurs étaient grimés en noir. Le fameux blackface. Ce fut une véritable bataille d’Hernani dans le milieu universitaro-artistique. Tout cela sur fond d’idéologie indigéniste.
A lire aussi, Matthieu Bock-Côté : Appropriation culturelle, un racisme déguisé ?
Le premier blackface de l’histoire du théâtre fut un « whiteface » :
