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Blogueur palestinien, un métier à risque


Les faits ne sont pas nouveaux. Il se raconte dans les milieux autorisés de Palestine que des journalistes croupissent en prison pour délit d’opinion. La semaine dernière, trois d’entre eux ont été arrêtés. Leur délit ? Critiquer l’Autorité palestinienne.
La répression qui s’abat sur les journalistes et blogueurs des Territoires sous autorité de l’AP se déroule loin des feux de la rampe. Le Réseau arabe pour l’information sur les Droits de l’homme a beau proclamer qu’elle constitue « un dangereux précédent et une atteinte à la liberté d’expression dans les territoires palestiniens », il peut toujours causer.

Adel Samara, un confrère moyen-oriental, s’interroge en ces termes sur cette omerta qui nous touche : « Imaginez ce qui se serait produit si Al-Shayeb avait été arrêté à Alger ou en Chine : ça aurait explosé à l’Ouest, et de nombreux articles auraient été écrits sur lui », et quand il s’interroge sur l’avenir de ses confrères du côté de Ramallah, c’est en craignant qu’ils finissent tous en prison.

Accusée par plusieurs journalistes d’avoir monté un réseau de surveillance des médias sociaux dans les Territoires, l’Autorité palestinienne dément. Pourtant, ce dimanche 1er avril à Ramallah, Tarek Khamis, qui travaille pour l’agence palestinienne de presse Zaman, a été arrêté pour avoir critiqué l’arrestation, la semaine précédente, de la journaliste et blogueuse Esmat Abdel Khalik. Sa faute : avoir qualifié, elle aussi sur sa page Facebook, Mahmoud Abbas de « traître » et de « fasciste » et appelé au démembrement de l’AP. Elle est maintenue à l’isolement dans l’attente du procès.
La semaine dernière encore, Youssef Al-Shayeb avait été arrêté pour avoir dénoncé des faits de corruption dans la mission diplomatique palestinienne en France, et refusé de révéler l’identité de ses sources…



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Isabelle Kersimon est journaliste.

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