Laurent Blanc avait l’air bien goguenard, ce samedi, en signant des autographes avant le match de gala que donnait au Parc des Princes l’équipe « France 98 » en l’honneur du jubilé de l’un de ses gardiens de l’époque, Bernard Lama.
Etait-ce en raison de la présence en « bleu », à ses côtés et sous son capitanat, de Lilian Thuram, qui l’a salement chargé dans la polémique dite des « quotas » ? Possible. Nombreux auront en effet regretté que Thuram, qui se pique d’être un intello, ait ajouté à la confusion dans cette affaire, confondant allègrement « race » et « nationalité », et faisant mine de ne pas comprendre qu’en souhaitant davantage de joueurs « petits et intelligents » dans nos centres de formation, le sélectionneur des Bleus songeait sans doute autant à Messi qu’à Pelé ou à Tigana – tous deux petits, intelligents et noirs de la tête aux crampons.
Mais peut-être Laurent Blanc avait-il un autre motif à sourire. Car à qui Zidane, Blanc et leurs coéquipiers étaient-ils opposés en ce samedi 11 juin ? Aux « Blacks Stars », une équipe délibérément cent pour cent noire et maghrébine. Sans doute assez mal à l’aise, Thuram a discrètement filé aux vestiaires au bout de quelques minutes. Dommage. Il n’aura pas eu le temps d’exiger, comme au soir de la victoire 3-0 sur le Brésil, une photo « avec les Blacks uniquement ». Et de s’entendre (comme jadis) répondre par Franck Leboeuf : « Non, mais Lilian, tu imagines l’inverse..? » Bref, voilà un jubilé qui restera comme le digne – et suffisamment grotesque ? – épilogue au « cauchemar » (Thuram dixit) des « quotas » au sein de la FFF.
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