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Blackberry impie


La lutte antiterroriste a bon dos… Les Emirats arabes unis – suivis quelques heures plus tard par l’Arabie Saoudite – ont en effet pris le 1er Août la décision de bloquer à compter du 11 octobre prochain les messageries et accès au web de tous les utilisateurs de Blackberry !

S’agit-il d’empêcher les terroristes de communiquer entre eux, comme on l’explique là-bas, ou bien de filtrer l’ensemble des communications, ainsi sommées de rester dans le cadre prescrit par la morale locale? Honni soit qui mal y pense car les autorités de ces pays démontrent une sollicitude toute particulière vis-à-vis des usagers de ce type d’appareils. L’opérateur national détenu par l’Etat des Emirats (Etisalat) n’avait-il pas recommandé l’an dernier l’installation d’un programme destiné à « améliorer les services » offerts par Blackberry? Software rejeté par RIM, le fabricant canadien du Black, qui révélait que ce programme permettait en fait à l’Etat en question de surveiller et d’accéder à toutes les données contenues dans ces appareils! Du reste, pourquoi systématiquement s’attaquer au Blackberry et pas à l’iPhone ou à d’autres marques de smartphones également susceptibles d’abriter et d’échanger des informations sensibles? En fait, les données et messages du BlackBerry, cryptées à travers le serveur canadien de RIM, compliquent considérablement les velléités d’espionnage des autorités quand les autres smartphones se contentent tout bonnement de faire appel aux serveurs locaux…

Mais ce serait dommage de s’arrêter en si bonne route. Après le Blackberry, le net tout entier? Pas besoin d’être paranoïaque pour l’envisager : les Emirats exercent depuis plusieurs années une censure stricte consistant à interdire l’accès de certains sites jugés contraires à leurs valeurs et qui pourraient insuffler à leurs lecteurs des idées interlopes, voire des projets subversifs… On comprend mieux que les autorités locales n’aient guère été impressionnées par la levée de bouclier qui a suivi leur décision, ni même par les protestations officielles américaines. « C’est une décision souveraine de l’Etat des Emirats arabes unis », a déclaré ce mardi Youssef al-Otaïba l’ambassadeur émirati à Washington.

Moderne, mais pas trop: à Dubaï, on a su s’inspirer du modèle chinois…



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Franco-Suisse né à Beyrouth en 1963, il a sillonné le Moyen-Orient. ex-cambiste et trader, il dirrige sa propre société financière à Genève pendant douze ans. Aujourd'hui, Michel Santi décortique, scrute et analyse le monde de la Finance. Il est également rédacteur du site : <a href="http://www.gestionsuisse.com">Gestion Suisse</a>

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