Notre chroniqueur est un mauvais Français — en matière de cinéma, au moins. Il ne s’extasie pas devant Anatomie d’une Chute, ne porte pas Omar Sy aux nues, et méprise Le Comte de Monte-Cristo. Mais parlez-lui d’un film chinois ou coréen, et il s’extasie volontiers. Ne serait-il pas un peu snob ?
La ville — un gros village à l’échelle chinoise — est sur le déclin, ses immeubles sont vides, son zoo à l’abandon, et le seul gros entrepreneur est un boucher spécialisé dans la viande de serpent. Le paysage à l’entour est désolé — nous sommes sur la frange du désert de Gobi, au nord-ouest, loin de Pékin, Shanghaï et autres vitrines du décollage économique chinois.
Paysage accablant, sublimement filmé en teintes gris-bleues, où le vent traîne des tumbleweeds, ces boules de broussailles
