17% d’Américains arabes voteraient pour Joe Biden aujourd’hui, contre 59% en 2020
Tout le monde sait que Joe Biden a pris position très fermement en faveur d’Israël, au risque de froisser les wokistes des campus américains qui défendent la cause palestinienne avec un zèle qui mériterait mieux. Mais, il est peu probable que ces électeurs transfèrent leur allégeance du parti démocrate au parti républicain.
Les stratèges démocrates inquiets
En revanche, il se peut bien que le soutien sans faille de Biden à Israël lui coûte une grande partie du vote musulman américain – et dans des Etats-clés pour l’élection présidentielle de 2024 qui l’opposera à son grand rival, Donald Trump.
Les sondages, depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, montrent que Biden est en train de perdre rapidement la côte auprès des électeurs arabes et musulmans. Pour ces derniers, comme pour les manifestants universitaires, le président devrait imposer aux Israéliens un cessez-le-feu. Ses appels à de simples « pauses humanitaires » au milieu du combat sont insuffisants pour concilier les partisans de la Palestine – souvent d’une Palestine « libérée de la rivière à la mer ».
Dans un article du 6 novembre, publié sur le site de MSNBC, le stratège démocrate, Waleed Shahid, écrit : « Au cours de ces dernières semaines, j’ai été inondé de messages de la part d’Américains musulmans et arabes aussi bien que de jeunes organisateurs derrière des mouvements comme les manifestations contre la guerre en Irak, Black Lives Matter et le Green New Deal [le projet de décarbonisation de l’énergie promu par l’aile gauche du Parti démocrate] et qui ont aidé à mobiliser le vote démocrate en 2020 et 2022 […]. Ils ont rompu avec le parti démocrate ».
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Selon un sondage publié par NBC le même jour, dans l’État du Michigan – un swing state ou État-charnière où Biden a devancé Trump de 150 000 votes en 2020, Biden ne récolterait que 16% du vote arabe et musulman si l’élection avait lieu aujourd’hui. L’électorat en question représente 400 000 bulletins de vote. Les résultats d’un sondage publié fin octobre par l’Arab American Institute suggèrent que 17% d’Américains arabes voteraient pour Joe Biden, contre 59% en 2020. 40% seraient prêts à soutenir Donald Trump et 13,7% Robert F. Kennedy. 25,1% restent indécis.
Dans les États-clés où Biden a gagné en 2020 – le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie, le Wisconsin – il aura grand besoin des votes des dizaines de milliers d’Américains arabes qui y habitent.
Menaces
Une représentante du Michigan, Rashiba Tlaib, une Américano-palestinienne, a posté une vidéo le 3 novembre dans laquelle elle déclare : « Joe Biden a soutenu le génocide du peuple palestinien », avant de terminer sur un ton de menace : « Biden, soutenez un cessez-le-feu maintenant ou ne comptez pas sur nous en 2024 ».
Le 9 novembre, à Détroit, la capitale du Michigan, des manifestations ont organisé une conférence de presse devant le siège du FBI demandant aux Américains arabes et musulmans d’abandonner le Parti démocrate. L’imam Imran Salha, de l’Islamic Center of Detroit, a repris l’accusation de Rashiba Tlaib : « Il s’agit d’un génocide et Biden est responsable ». Il a lui aussi donné un avertissement au président démocrate : « Dans chaque État qui est un swing state, on ferait en sorte que vous perdiez ».
Il est bien sûr possible que tout change d’ici un an, mais des sondages récents donnent Trump gagnant en 2024 dans certains des swing states.
De nos jours, que ce soit aux États-Unis, au Royaume Uni ou en France, les partis de gauche dépendent électoralement d’une alliance islamogauchiste. Les Démocrates américains seront-ils le premier parti à perdre une élection importante à cause de l’effondrement d’une telle alliance ?