L’annonce du nouveau plan pérénatalité du 15 octobre a poussé les sages femmes dans les rues. Ce nouveau plan qui détermine au niveau national l’organisation des besoins et de moyens pour toutes les maternités de France a été décidé sans aucune consultation des premières concernées. D’où leur mécontentement. Au cœur de leur revendication, une meilleure reconnaissance et un statut en rapport avec leurs responsabilités. Les accoucheuses ont aujourd’hui un statut qui s’apparente à celui des infirmières ou des aides-soignantes alors qu’elles sont des praticiennes de premier recours. Elles ne dépendent pas d’un médecin. Elles peuvent faire des diagnostiques et peuvent assurer le suivi d’une grossesse jusqu’à l’accouchement. On oublie trop souvent qu’elles ont un bac+ 5. De plus, elles ont la responsabilité juridique sans en avoir le statut. Elles doivent souscrire une assurance contre les accidents de grossesse avec des prix disproportionnés par rapport à leur salaire. La majorité des sages-femmes libérales exercent aujourd’hui sans assurance.
Mais voilà, ces travailleuses ne sont pas assez violentes. Pas assez casseuses. Ne mettent pas le feu ni n’empêchent le bon déroulement de leurs services.
À l’inverse de la très bruyante et enfumée révolution des bonnets rouges, les sages femmes revendiquent leurs droits tout en continuant de travailler. Elles ne veulent pas porter préjudice aux femmes qui doivent accoucher et portent seulement, en guise de contestation, un brassard à leur bras.
La grève des professionnelles a été largement sous-estimée. Dommage, pour une fois que des grévistes pensaient aux autres…
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