Le Pape doit venir visiter le Royaume-Uni au mois de septembre. C’est un saint homme, vraiment. Que peut-il espérer de ce pays anglican où il pleut tout le temps et où les gens ne parlent ni d’argent ni de sexe mais y pensent sans arrêt. La preuve : deux Britanniques, le scientifique Richard Dawkins et l’auteur Christopher Hitchens entendent faire arrêter le pape Benoît XVI pour « crimes contre l’humanité », lors de sa visite au Royaume-Uni, à la suite des accusations selon lesquelles il aurait couvert des prêtres pédophiles. La justice du cru est saisie, mais aussi, allons-y gaiment, la CPI de La Haye. Benoît XVI, pour ces adeptes de la mesure, serait ni plus ni moins le Karadzic de la pédophilie. Bon, en même temps, la vraie raison de la haine britannique pour le pape n’est pas à chercher ici, malgré les apparences. En fait, cette petite nation désindustrialisée et clochardisée, où l’on ne vit bien que dans quelques salles de marché de la City ne peut pas supporter un chef d’état comme le Pape qui, depuis la crise de 2008, pense le monde légèrement à gauche de Chavez. On pourra lire ainsi avec profit l’Encyclique de juin 2009 Caritas in Veritate, où le souverain pontife écrit notamment: « Je voudrais rappeler à tous, et surtout aux gouvernants engagés à donner un nouveau profil aux bases économiques et sociales du monde, que l’homme, la personne, dans son intégrité, est le premier capital à sauvegarder et à valoriser. En effet, c’est l’homme qui est l’auteur, le centre et la fin de toute la vie économico-sociale ».
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