Benoit Hamon a compris que le moment approche où les robots produiront tous les biens dont les humains ont besoin.
Ce sera l’abondance, et c’en sera donc fini de la nécessité du travail, car cette nécessité est la conséquence de la rareté. Et toujours par voie de conséquence, c’en sera également fini de l’aliénante division du travail, qui est la condition de la productivité du travail humain.
Grâce à cette abondance des biens, les humains disposeront de tout leur temps et ils pourront se consacrer à leur gré au farniente ou à leurs activités préférées.
Oui, mais ça c’est la version optimiste de l’avenir.
Que se passera-t-il si les robots et leurs produits n’appartiennent qu’à des propriétaires privés ? Ces propriétaires de robots n’auront plus besoin d’exploiter les non propriétaires, et n’auront donc plus besoin de les rémunérer.
Les humains n’ont rien à perdre que leur travail
Les autres humains- les non propriétaires- ne deviendront-ils pas des bras et des bouches à nourrir inutiles, des humains en trop?
Benoît Hamon veut parer à ce risque en taxant les robots.
Taxer pour redistribuer est une solution typiquement social-démocrate, qui reste au milieu du gué.
Pourquoi d’ailleurs les propriétaires des robots accepteraient-ils une redistribution en faveur d’improductifs dont ils n’auront plus besoin ?
Benoit Hamon serait bien inspiré de pousser son idée jusqu’au bout, ce qui lui permettrait de prendre Mélenchon sur sa gauche.
Pour que les besoins de tous les humains soient satisfaits après la disparition du travail, il faut socialiser la propriété des robots, c’est-à-dire des moyens modernes de la production.
Benoit Hamon doit prendre conscience et annoncer au monde que l’heure du communisme a sonné à l’horloge de l’Histoire, et qu’il s’agira cette fois d’un communisme de l’abondance.
Il pourrait même rédiger un manifeste communiste qui se terminerait ainsi :
« Les humains n’ont rien à perdre que leur travail, ils ont un monde de paresse à y gagner.
Non-travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! ».
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